L'actualité du livre
Filmset Drame  


1 + 1 = moi
de Marina de Van
avec Sophie Marceau, Monica Bellucci
 3.05 € - 19,99 ffr.
Durée film 106 mn.
Classification : Tous publics
Sortie Cinéma, Pays : France, Italie, Luxembourg, Belgique, 2009
Sortie DVD : 3 Novembre 2009

Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 2.35
Format image : Couleurs, 16/9 anamorphique
Format audio : Français Dolby Digital 2.0, 5.1, 5.1 DTS
Sous-titres : Aucun


Bonus :
- Making of
- Interview croisée de Sophie Marceau et Monica Bellucci
- Galerie photos : recherches sur la métamorphose


Hantée par un traumatisme d'enfance flou, un drame invisible, frappé d'une amnésie entretenue par les secrets de sa mère, Jeanne (Sophie Marceau) - un mari, deux enfants, une carrière dans l'édition - est peu à peu contaminée par sa névrose. A la faveur d'un échec éditorial – son roman, plongée dans les méandres de cette enfance, vient d'être refusé par son éditeur -, sa vie bascule, et lui devient d'une totale étrangeté. Peu à peu, autour de Jeanne, les autres prennent d'autres visages, son appartement change ; elle finit elle-même par ne plus se reconnaître : les miroirs lui renvoient le reflet d'une autre (Monica Bellucci)...

Mangée par son passé, sans parvenir à le comprendre encore, Jeanne s'immerge dans un monde autre... qui est en fait véritablement le sien ; elle est sur le point de le comprendre. Comprendre qui est cette enfant brune et mate de peau qui la suit au coin des rues. Comprendre pourquoi, progressivement, son univers se métamorphose, pourquoi aux visages de son mari, de ses enfants, de sa mère, se superposent et se mêlent les visages d'autres, entre-deux grimaçants, effigies à la Bacon, dont accoucheront des êtres qu'elle pense ne pas connaître. Une photo trouvée chez sa mère lui donnera une piste pour résoudre cette équation identitaire... En Italie...

Avec ce second long-métrage, Marina de Van, par ailleurs actrice, explore à nouveau les thématiques et un genre abordés dans son premier film : Dans ma peau. Sur le rapport à soi et aux autres, les arcanes de l'identité, les zones d'ombre qui, en chacun de nous, dorment et ressurgissent un jour.

Dans le cas de Jeanne, l'explosion somatique est un ravage. La vérité sourd d'un incroyable délire. Que la caméra, hélas, peine à retranscrire, en commettant la faute de vouloir tout montrer précisément. Par le recours aux effets numériques, à la fois très réussis mais, hélas, vains, l'angoisse de la protagoniste est malmenée et peine à atteindre le spectateur. Ces visages où s'entrecroisent et se polluent progressivement les physiques de deux acteurs, deux deux actrices, ne convainquent pas, même si l'on admet la prouesse technique.

S'ajoute à cette maladresse technique un souci de mise en scène et de jeu. Car face à l'irruption de cette étrangeté, Jeanne/Sophie Marceau n'offre pas un comportement crédible. N'acceptant pas son délire, elle devrait s'affoler plus qu'elle ne le fait. L'illusion ici, plutôt que de la perdre, la convainc de mener l'enquête, et le film, du drame psychologique, de se perdre dans une esquisse de thriller... Dommage.

Un film caduque donc, pour ne pas avoir suffisamment cerné ses propres intentions, victime, lui aussi, d'un gap identitaire.

Bruno Portesi
( Mis en ligne le 06/11/2009 )
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