L'actualité du livre
Filmset Drame  


Le Pianiste
de Roman Polanski
avec Thomas Kretschmann, Frank Finlay, Maureen Lipman, Adrien Brody
Wild Side Video 2003 /  3.21 € - 21 ffr.
Durée film 148 mn.
Classification : Tous publics
Format image : 16/9 compatible 4/3


Varsovie, 1939. Comme tous les jours, Wladyslaw Szpilman honore Chopin pour les auditeurs de la radio polonaise. C’est ce jour-là que sa vie, et celle du monde, basculent : les Allemands assiègent le pays. Assez rapidement isolé des siens malgré lui, Wladek tente de survivre dans le ghetto de Varsovie, où la vie est régentée par les nazis. Il réussit à s’en extirper et trouve refuge dans une ville ravagée. Un officier allemand, ému par le talent du musicien juif, l’aide jusqu’à la libération. Le film se termine alors comme il a commencé : Wladek honore Chopin dans sa bulle radiophonique. Et la vie reprend ses droits. Entre les deux, l’Histoire a jeté de nouvelles pierres à son édifice.

Avec Le Pianiste, Roman Polanski réalise un projet très personnel. En 1939 en effet, alors qu’il n’a que 6 ans, sa famille est déportée dans le ghetto de Cracovie. Il perd sa mère. L’adaptation de l’autobiographie de Wladyslaw Szpilman, décédé en 2000, devient alors pour lui l’occasion de revenir sur cette éprouvante période tout en lui assurant une distanciation et une objectivité salutaires. C’est donc le devenir de la famille de Wladek qu’il suit. Au départ constituée de cinq personnes, elle est réduite au pianiste à l’issue du récit. Les autres ont disparu dans les camps de la mort. Aucune image de ces camps, mais notre connaissance de l’Histoire remplit les trous de l’histoire. Cette dimension historique justement, crée un autre lien entre le spectateur et le film. Il sait ce qui va se passer. Et quand la famille Szpilman se croit sauvée lorsqu’elle apprend que la Grande-Bretagne a déclaré la guerre à l’Allemagne, le spectateur, encore calmement enfoncé dans son fauteuil, sait que l’Histoire n’a pas été écrite comme ça et que le pire est à venir. Malaise. Malaise face à la froideur des exécutions, à la cruauté gratuite, à la mise en image de l’horreur véritable dans ce film où les douces notes de piano finissent par réveiller l’humanité dissimulée sous un costume de la Wehrmacht. La musique adoucit les mœurs, dit-on communément…

Pour son Pianiste, Roman Polanski a reçu de nombreux prix, dont la Palme d’Or à Cannes et l’Oscar du meilleur réalisateur. C’est d’ailleurs Harrison Ford, qu’il avait dirigé dans Frantic, qui lui a remis lors du dernier Festival du film américain de Deauville présidée par le réalisateur polonais. Pour l’heure, Roman Polanski, le metteur en scène de théâtre, lance la pièce « Hedda Gabler » du Norvégien Henryk Ibsen. La première a lieu au Théâtre Marigny le 7 octobre et Emmanuelle Seigner, son épouse, y incarne le rôle titre. C’est aussi ce jour-là que sort le DVD de Lune de fiel, en attendant la prochaine édition Collector du DVD du Pianiste, prévue pour décembre. Côté tournage, Polanski, épaulé du scénariste du Pianiste, Ronald Harwood, s’apprêtent à adapter le roman de Charles Dickens, Oliver Twist.

Sonia Arfaoui
( Mis en ligne le 04/10/2003 )
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