Films
Drame Les martyrs de l'Atlas
de Xavier Beauvois
avec Lambert Wilson, Michaël Lonsdale, Olivier Rabourdin, Philippe Laudenbach
Warner Home Video 2011 / 3.05 € - 19,99 ffr.
Durée film 115 mn.
Classification : Tous publics
Sortie Cinéma, Pays : France, 2010
Sortie DVD : 23 Février 2011
Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 2.35
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français Dolby Digital 2.0 et 5.1
Sous-titres : Français pour sourds et malentendants
Bonus :
- «Les sacrifiés de Tibhirine» : complément d’enquête (20 min.)
- Galerie de projets d’affiches
- Galerie photos du film
- Bande annonce
Grand Prix du Festival de Cannes l'an dernier et promis à une pluie de Césars, Des hommes et des dieux est de ces films forts : un sujet fort commandant une mise en scène et des jeux d'acteurs qui le sont tout autant.
L'histoire est connue et, finalement, le réalisateur ne s'y attarde pas : l'Algérie, le montée de l'islamisme et de la guerre civile, barbus enturbannés d'un côté, militaires de l'autre, et les massacres aveugles, avec, en bout de course ici celui des moines de Thibirine.
Xavier Beauvois met ses pas dans ceux d'Emmanuel Audrain, réalisateur d'un documentaire sur Thibirine, d'après les témoignages laissés par les frères défunts, frère Christian en tête, ici interprété par Lambert Wilson. C'est donc la vie des moines qui est égrenée ici, jusqu'à cette issue fatale, point aveugle terminant le film : le travail de la terre, les offices, les chants religieux, le rythme des messes, sur les hauteurs d'un village dont les habitants vivent en symbiose avec leurs voisins moines ; l'appel du muezzin va de chœur avec celui des cloches.
Un quotidien peu à peu contaminé par les tristes nouvelles, les meurtres perpétrés non loin, et l'arrivée des moudjahidines le soir de Noël. La scène est forte, deux ''types'' de frères se font face : frère Christian refuse l'entrée d'armes dans son sanctuaire. Le chef des terroristes respecte la solennité du réveillon.
Un quotidien aussi pollué par la question lancinante et incessamment débattue : rester ou partir ? Et dans les deux cas, pourquoi ?... Pour ces moments-là, le film, en effet, mérite ses palmes.
Mais on regrette aussi des longueurs, des lenteurs, des plans figés sur ces hommes qui, finalement, ne font qu'attendre leur mort. Tout un habillage de plans et cadres qui n'appuient que trop l'intrigue et son issue certaine. En l'occurrence, la scène d'un ultime dîner, cène où les sept moines s'autorisent quelques derniers plaisirs terrestres, un verre de vin et le ''Lac des cygnes'' en fond sonore, est une scène de trop, trop pathétique, douceur mélodramatique qui vient casser la pudique sobriété de l'ensemble.
Quant à la fin, Beauvois en respecte le mystère : ces moines, finalement, sont-ils tombés sous les armes du GIA ou celles de l'armée ?... La leçon du film contredit ainsi le titre : ce sont des hommes et des hommes, des hommes tout court, que le réalisateur filme et rend dans toute leur complexité, leurs doutes, leurs forces et leurs faiblesses.
Les acteurs sont remarquables, Lambert Wilson et Michael Lonsdale en tête.
Bruno Portesi
( Mis en ligne le 25/02/2011 )
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