L'actualité du livre
Filmset Drame  


Le Décalogue
de Krzysztof Kieslowski
avec Henryk Baranowski, Krystyna Janda, Daniel Olbrychski
Editions Montparnasse 2004 /  9.16 € - 60 ffr.
Durée DVD 520 mn.
Classification : Tous publics
Sortie Cinéma : 1988
Titre original : Dekalog

Version : Zone 2/PAL
Format vidéo : couleur, 1.33
Format image : 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français (Dolby Digital 2.0 Mono), Polonais (Dolby Digital 2.0 Mono)
Sous-titres : Français

Bonus :
L'introduction de Gérard Pangon, journaliste (5 min)
"Le Guichet" : le court-métrage de K. Kieslowski (6 min)
"De la morale de la loi à la morale de la forme" : conversation avec Vincent Amiel, journaliste (16 min)
Kieslowski à la télévision polonaise (20 min)
"Kieslowski, cinéaste", le supplément d'interview par Gérard Pangon (10 min)
6 thèmes du Décalogue : l'analyse d'image par Gérard Pangon
La filmographie de Krzysztof Kieslowski



Le Décalogue de Kieslowski, c’est cette histoire de cycle se déclinant en dix films numérotés correspondant, respectivement, à chaque commandement de ‘la loi’ originelle. En fait, chacun de ces films possède sa propre histoire, son propre thème, se détachant aussi bien des autres entités du cycle que des sentences de la loi. Dans le bonus 100 questions à… , Kieslowski dit : "Vous savez, j'ai fait dix films. Ce n'est pas mal, vraiment. Je pense qu'ils parlent de sujets importants. J'ai fait un film sur un meurtre et sur l'amour, j'ai fait un film sur la solitude et sur Dieu, j'ai fait un film sur la peur et sur la haine, j'ai fait un film sur la jalousie, en fait, des films sur des sentiments et des choses assez simples". De plus les commandements ne sont jamais cités, ni sur les cartons du générique, ni à l’intérieur des films. C’est au spectateur d’aller à leur recherche ou de ne pas le faire, ou bien, qu’un interlocuteur le lui rappelle. Nous guidant au-delà de la morale pour mieux traquer l’humain, Kieslowski ne juge point. Il nous laisse constater des faits, des objets et des êtres posant sa caméra plutôt du côté - généralement assombri - de celui qui serait ‘fautif’ dans le sens commun de ‘la loi’. Et lorsqu’on se rappelle les dix commandements, cela ne fait qu’ajouter une autre manière d’appréhender ces films et a fortiori d’élargir la réflexion autour de thèmes et de situations intelligibles de tous. Aussi, l’œuvre de Kieslowski implique-t-elle la participation du spectateur, en lui donnant la possibilité de se questionner sur un sujet, une situation particulière, mais non extraordinaire, pouvant très bien se présenter à chacun de nous. Ainsi, derrière chaque fenêtre de ce lotissement de Varsovie dans lequel tous les personnages du Décalogue circulent, il y a une histoire. Comme il pourrait y en avoir derrière n’importe quelle fenêtre. Kieslowski atteint alors l’intime tout en laissant une part de mystère à chacun de ces êtres. Cette intimité, celle liant un père et un fils, une femme à une bouteille de lait, un homme à ses obsessions, une femme à ses secrets etc, s'effectue dans le non-dit. Le caractère pratiquement universel des thèmes abordés – l’amour, la mort, la peur etc. -, le dispositif du scénario par lequel le personnage principal est amené à devoir faire un choix décisif déterminant pour sa vie future et celle du film, tout cela participe de ce qui fait que ce Décalogue est une œuvre qui nourrit et donne à réfléchir sur l’humain – les autres et soi-même.

A propos du format DVD, Le Décalogue le revêt fort bien. Dix films, d’une durée pour chacun d’un peu moins d’une heure, sur quatre disques. On peut aussi préciser que c’est une œuvre qui a été créée, à l’origine, pour la télévision et diffusée à une fréquence d’un film par semaine. Ainsi Kieslowski désirait-il un rendez-vous régulier avec les téléspectateurs. Ce qui en fait une œuvre, entre autres, pour ‘chez soi’. Le Décalogue comme accompagnement hebdomadaire (dont on pouvait rater un épisode et en être un peu affecté) devient alors Le Décalogue modulable à souhait selon ses envies ou besoins (de manière plus pratique qu’à la recherche de VHS aux apparences de vierge perdue dans le placard).

Côté bonus, c’est assez sobre. On y trouve le premier court-métrage de Kieslowski, Le Guichet, datant de 1966. Sinon on y rencontre surtout Gérard Pangon (critique et théoricien du cinéma)… Ou encore un extrait’ de 100 questions à Krzysztof Kieslowski, où le cinéaste est confronté, sur un plateau (de télévision ?), à des journalistes polonais. On se rappelle alors d'un autre moment DVD, dans lequel Kieslowski, assis à une table de montage et faisant dérouler la pellicule dans ses mains, nous racontait comment il avait pensé le montage du tout début de Blanc. Mais en même temps, ce qui nous importe ici ce sont bel et bien les films du Décalogue : leur réunion en forme de DVD était nécessaire…

Zita Cochet
( Mis en ligne le 06/04/2004 )
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