L'actualité du livre
Filmset Drame  


Foi amoureuse
de Roberto Rossellini
avec Ingrid Bergman, George Sanders
Films sans frontières 2012 /  1.98 € - 12,99 ffr.
Durée film 82 mn.
Classification : Tous publics
Sortie Cinéma, Pays : Italie, France, 1953
Sortie DVD : Septembre 2012
Titre original : Viaggio in Italia

Version : 1 DVD-9, zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.33
Format image : N&B, 4/3
Format audio : Anglais 2.0 mono
Sous-titres : Français


Bonus : Aucun


Après le néo-réalisme italien, Roberto Rosselini, pape de ce mouvement, se tourne plus volontiers vers le drame intimiste et psychologique, avec ici l'histoire d'un couple en faillite : un homme d'affaires britannique, Alexander Joyce (George Sanders), et sa femme Katherine (Ingrid Bergman) arrivent à Naples dans leur voiture. Ils viennent de quitter l'Angleterre pour recevoir l'héritage d'un oncle de Katherine : une villa dominant la baie de Naples.

Contraint au tête-à-tête, le couple se dégrade et leurs personnalités deviennent incompatible. Chacun part vivre de son côté : Alexander va à Capri chez des amis où il courtise une jeune femme, Marie, tandis que Katherine visite les musées et erre dans les rues de Naples. Le cinquième jour, la dispute éclate et ils envisagent le divorce. Au cours d'une visite à Pompéi, une fouille met à jour un couple enlacé, Katherine a un malaise et se fait raccompagner par Alexander en voiture. Le couple renaît lors d'une scène étonnante qui tient presque du miracle.

Film étonnant, magistralement interprété, Voyage en Italie interroge les fondements du couple et sa lente dégradation. La facette spirituelle, voire religieuse, du film, n’est pas à déconsidérer tant, au-delà du religieux pur, ce qui fonde un couple a autant des assises mystérieuses que concrètes : l'indéfectible attachement à un être suppose des fondements dans une certaine foi en lui (sa personnalité, son caractère, le charme indéfinissable de son physique) qui doit dépasser l’usure du temps, l’égoïsme et bien sûr, les tentations multiples. Car on choisit une personne contre toutes les autres.

A ce titre, l’amour tient du miracle proprement dit alors que la surexploitation de la libération sexuelle (qui n’en est pas moins une religiosité sans religion) est le plus sûr moyen d’échouer en amour. D’ailleurs, ne se jette-t-on pas dans la frénésie sexuelle pour échapper à l’amour qui demande, lui, un renoncement à la vanité, à l’égoïsme ?... C’est sans doute cette vision humble, réalisée avec une simplicité et une sobriété en accord avec son propos, qu’offre Roberto Rosselini dans ce film magistral et dépouillé.

Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 02/11/2012 )
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