L'actualité du livre
Filmset Drame  


Nature et culture
de Hans Petter Moland
avec Stellan Skarsgaard, Gard B. Eidsvold, Bjørn Sundquist
Malavida - Frozen Zone 2013 /  2.75 € - 18 ffr.
Durée film 112 mn.
Classification : Tous publics
Sortie Cinéma, Pays : Norvège, Suède, 1995
Sortie DVD : Août 2013
Titre original : Kjærlighetens kjøtere

Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.77
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Norvégien 2.0
Sous-titres : Français

Bonus :
- Livret (16p.)


Dans sa collection ''Frozen Zone'', Malavida édite un film tout à fait étonnant, Zero Kelvin (1995) de Hans Petter Moland. Nous sommes à Oslo en 1925. Il s’agit de l’histoire d’Henri Larsen (Gard B. Eidsvold), poète fauché, qui décide d’aller en milieu hostile pour dénicher l’inspiration. Il va au Groenland dans une petite cabane tenue par un vieux loup de mer nommé Randbæk (Stellan Skargard, acteur de Breaking the Waves de Lars Von Trier) et un scientifique, Jakob Holm (Bjørn Sundquist). Rapidement, alors qu'ils sont soumis au rude climat et à la saison de la chasse, la situation dégénère…

Le film s’inscrit dans la grande tradition nordique peignant les hommes en lutte contre le climat. Ici s'ajoute la rivalité féroce entre deux hommes : l’un, intellectuel un peu novice, Henri Larsen, et l’autre, Randbæk, comme issu de cette nature sauvage, taillé dans le roc, brutal et autoritaire. Le cinéaste met l’accent sur cette confrontation entre nature et culture.

Finalement loin d’être dissemblables, les deux hommes vont en effet se confronter violemment. Et s’ils s’opposent aussi radicalement, si l’un tente d’imposer sa loi à l’autre, c’est précisément parce qu’ils se ressemblent trop (comme l’indique la fin du film). Le cinéaste voit juste car dans cette rivalité, l’affrontement mène à une issue contraire aux intérêts des deux hommes. Si la nature est sauvage et cruelle, voire injuste, la culture peut à son tour, par mimétisme, se faire tout aussi sauvage et cruelle.

Remarquablement photographié par Philip Øgaard, le film évite une trop grande complaisance sanguinolente (notamment dans la violence vis-à-vis des animaux). Si certaines scènes sont difficilement soutenables, l’auteur sait couper au bon moment pour éviter de nous faire sombrer dans le voyeurisme. Son intérêt est bien de nous montrer cette rivalité entre deux hommes, deux doubles, deux frères jumeaux en apparence dissemblables. Le film est fort cohérent et la fin, d’une rare intelligence.

Le réalisateur offre une vision de la «nature» humaine fort critique. Il retrace cette lutte des éléments qui se poursuit dans une rivalité humaine où malgré des oppositions de conception, tout finit dans une indifférenciation mortifère. On espère que Malavida sortira d’autres films de ce cinéaste méconnu.

Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 04/10/2013 )
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