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Filmset Drame  


L’oiseau d’argile
de Tareque Masud
avec Nurul Islam Bablu, Russell Farazi
MK2 2004 /  2.75 € - 18 ffr.
Durée film 94 mn.
Classification : Tous publics
Sortie Cinéma : 2002
Titre original : Matir moina

Version : DVD 9 / Zone 2
Format vidéo : 1.77
Format image : 16/9 (compatible 4/3)
Format audio : Bengali, Stéréo
Sous-titres : Français, Anglais

Bonus :
Répétitions
Bande-annonce
Extrait bande originale du film



Jusqu’en 1971, le Bangladesh était l’aile orientale du Grand Etat Islamique du Pakistan. Cette histoire se déroule à la fin des années 60, alors qu’un mouvement démocratique s’organise pour lutter contre la junte pakistanaise et obtenir des élections générales. L’annulation des résultats de ce scrutin et le renforcement de la loi martiale décidée par les généraux pakistanais ont déclenché une guerre civile qui a abouti à l’indépendance du Bangladesh. Ce carton énonce clairement au début du film l’époque historique et le lieu géographique.

Dans ce contexte d’agitations politiques, Anou, un jeune garçon de l’est rural du Pakistan (actuel Bangladesh) est envoyé par son père, musulman orthodoxe, dans une madrasa, école religieuse dans laquelle on dispense une enseignement théologique islamique. La plupart des élèves viennent de familles pauvres, certains sont orphelins. La madrasa est un lieu d’accueil pour ces enfants. La discipline y est stricte.

Anou vit mal l’éloignement de sa famille, de sa mère et de sa sœur. Il est loin des joyeuses festivités hindoues de sa région et s’acclimate difficilement de la rudesse de la madrasa. Il trouvera pourtant un ami.

Au village, la relation entre ses parents est tendue. Dans le pays, les conflits sont de plus en plus forts, entre forces modérées et extrémistes. La guerre civile est là, il faut parfois quitter le village devant la menace de l’armée.

Dans cet épisode d’apprentissage du monde et de la vie, Anou traverse le drame de sa sœur, l’extrémisme religieux, les tensions politiques. La structure narrative de L’oiseau d’argile est une structure classique, où l’agitation d’un monde est vue par le regard d’un enfant, où l’intérieur des conflits familiaux renvoie à l’extérieur des conflits politiques et religieux. C’est une chronique historique traversée par la sensibilité de l’enfance.

Tareque Masud transmet dans son film un message de tolérance et d’ouverture aux autres, contre l’enfermement idéologique ou religieux. Il filme par exemple la bahas, duo de chanteurs mystiques, qui à travers une chanson, dissertent sur un plan théosophique. La bahas s’inscrit dans la tradition soufiste (mysticisme de l’islam) de recherche de la vérité par un processus de questionnement. Comme un refus des intégrismes.

Reste l’interrogation du réel et de l’écriture cinématographique par rapport à ce film. Reproduction d’une époque, principe d’identification à l’enfant, découverte d’un lieu et d’une époque inconnus, messages universels de tolérance à travers le particulier de l’histoire… Forme classique qui s’efface devant l’histoire à raconter. Ce cinéma là, s’il reste sensible, n’a pas la force du cinéma d’un Kiarostami (mise en scène d’un regard, stratégie de la perception) pour citer par exemple un cinéaste où l’enfant nous conduit souvent à traverser l’espace-temps du monde (Au travers des oliviers, Où est la maison de mon ami ?).


Benoît Pupier
( Mis en ligne le 12/07/2004 )
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