L'actualité du livre
Filmset Drame  


Le Dernier jour
de Rodolphe Marconi
avec Gaspard Ulliel, Nicole Garcia, Christophe Malavoy, Bruno Todeschini, Mélanie Laurent
Aventi Distribution 2005 /  3.36 € - 22 ffr.
Durée film 105 mn.
Classification : Tous publics
Sortie Cinéma : 2004, France

Version : DVD 5/Zone 2
Format vidéo : Format 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.66 (Couleurs)
Format audio : Français Dolby Digital 2.0



Malgré l’avis de son père qui ne le comprend pas, Simon (18 ans) fait des études d’art. Alors qu’il rentre en Bretagne chez ses parents pour les fêtes de Noël, Louise, une jeune inconnue rencontrée dans le train de nuit, s’accroche à lui. Elle l’accompagne dans sa famille et découvre une atmosphère tendue, les rebuffades permanentes du père, la détestation qui règne entre Simon et sa sœur, que seuls viennent éclairer les élans de tendresse de sa mère (parfaite Nicole Garcia), très proche – trop proche ?- de son fils. Durant le séjour, un coup de téléphone vient remuer cette famille sur laquelle un secret profondément gardé pèse depuis vingt ans.

D’abord indifférent, le taciturne Simon finit par s’apercevoir de l’amour de Louise, au fur et à mesure de l’intérêt grandissant de celle-ci pour son ami d’enfance, Matthieu. Mais Louise n’est pas celle qu’il croît … Et que cache les rapports orageux de ses parents, la subite détresse de sa mère, après ce mystérieux coup de téléphone, ses départs précipités, pendant que personne n’est à la maison ? Tous les comédiens sont d’un naturel étonnant, à commencer par le pudique et sensible Gaspard Ulliel. Cette spontanéité donne lieu à des scènes d’une jolie justesse : le défoulement des adolescents, à force de bière et de musique, dans la cabane du copain Matthieu, la soirée de Noël et la crise de jalousie de Simon, les errances sur la plage, le cœur lourd de désirs inassouvis devant la beauté indifférente de la mer en hiver …
Chronique douloureuse de l’adolescence, de cet âge injuste et égoïste où on se cherche. Ce film contemplatif montre un Simon flottant dans ce monde familial puis sentimental dont il semble d’abord se désintéresser pour se rendre compte ensuite qu’il n’en a pas les clés, et que son indifférence cachait un trouble beaucoup trop profond pour être regardé en face, jusqu’à ce que la vie se manifeste et le mette devant le fait accompli.

Rodolphe Marconi jeune cinéaste et scénariste a déjà réalisé deux films, Ceci est mon corps (2001), et Défense d’aimer (2002), qui se caractérisaient déjà par des sujets intimes, où les personnages devaient affronter leurs propres sentiments dans des atmosphères tendues et conflictuelles. On le reconnaît également à sa façon de filmer très particulière, contemplative, qui alterne les plans secs où l’espace est enfermé avec des séquences plus oniriques où surgissent des thèmes musicaux pops inattendus. Cette particularité mise à part, on pense à Chéreau bien sûr, d’abord pour cette mise en scène qui serre les corps des personnages au plus près, et uniquement les personnages. Ensuite par cette façon de coller à l’intimité des êtres sans jamais verser dans la psychologie. La configuration de la famille de Simon s’y prête pourtant : ce quatuor conflictuel formé autour de l’animosité entre le fils et la fille, chacun trouvant un allié et un ami dans le parent du sexe opposé, a tout de la famille œdipienne. Pourtant ce n’est pas ce qui intéresse Marconi, bien au contraire, mais bien la liberté des personnalités, les choix et les sentiments maladroits à partir desquels chacun agit où se dépêtre. Sa mise en scène est tour à tour hachée et froide, puis rêveuse et sucrée comme la jeunesse de ses héros. Dommage que la fin abrupte et un peu gratuite vienne amoindrir la sincérité de l’ensemble.




Jean-Baptiste Perret
( Mis en ligne le 11/07/2005 )
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