Films
Fantastique / Science-Fiction Bienvenue à Gattaca - Edition Blu-Ray
de Andrew Niccol
avec Ethan Hawke, Jude Law, Uma Thurman
Columbia Tristar Home Video 2008 / 3.82 € - 24.99 ffr.
Durée film 105 mn.
Classification : Tous publics
Sortie Cinéma, Pays : États-Unis, 1997
Sortie BRD : 21 mai 2008
Titre original : Gattaca
Format vidéo : PAL, format 2.35, AVC
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais, Français, Allemand TrueHD 5.1
Sous-titres : Anglais, Français, Allemand, etc.
Bonus :
- Scènes supplémentaires
- Documentaires
- Making of
- Film annonce
Clonage et eugénisme, il n’y a rien de pire que le meilleur des mondes. En s’appuyant sur cette toile de fond thématique, le réalisateur néo-zélandais Andrew Niccol nous entraîne dans un passionnant thriller d’anticipation où le polar l’emporte sur la science-fiction. Comme il l’indique d’emblée, l’histoire se déroule «dans un futur proche» et cette proximité perturbe d’autant plus le spectateur. Dans un monde où la science maîtrise les secrets de la génétique, on peut dès la conception de son enfant le protéger de toute maladie et orienter son avenir. Ceux qui naissent avec «zéro défaut» forment l’élite d’une société tout entière tournée vers la technologie, les autres forment une communauté de sous-hommes, sortes d’esclaves d’un nouveau genre. Gattaca est un centre d’étude et de recherche pour les meilleurs de ces jeunes au patrimoine génétique impeccable, où ils sont formés et conçoivent d’ambitieux programmes spatiaux.
Vincent (Ethan Hawke), lui, est un enfant né naturellement, c’est-à-dire avec toutes les imperfections rédhibitoires. Et son rêve, celui de partir aux confins de la galaxie, lui est en conséquence interdit. De son côté, Jerome Eugene Morrow (Jude Law) avait tout du candidat idéal pour Gattaca, jusqu’à ce qu’un accident réduise son avenir à néant. Leur rencontre, nouée sous l’égide, croit-on, d’un pacte à la Faust, va permettre à Vincent d'accéder à son rêve et à Jerome, cloué sur son fauteuil roulant, de poursuivre par procuration sa brillante carrière. Ensemble, dans une étrange osmose, ils vont exploiter les failles du système en échangeant bien plus que leurs identités. Les deux acteurs savent jouer à la perfection le chassé-croisé de la confusion et de la ressemblance à tel point que parfois le spectateur ne sait plus s’il a à faire à Jerome ou à Vincent.
Développant une esthétique glaciale, sans effets d’esbroufe, dessinant un univers désincarné mais terriblement plausible, Andrew Niccol autopsie de manière clinique ce nouveau totalitarisme et s’attache à développer une théorie de «l’anarque», notion initiée par le romancier Ernst Jünger : comment détruire un système pervers, non pas dans une violence frontale mais en le minant de l’intérieur, sous couvert d’un apparent comportement collaborationniste. La thèse, si thèse il y a, se fond sous la trame d’une enquête policière classique, évitant ainsi le piège de la pesanteur démonstrative. Un scénario ingénieusement ficelé installe avec le spectateur une connivence, non pas dans les effets de surprise, mais comme un puzzle dont les pièces se mettent peu à peu en place au rythme de la compréhension progressive de l’intrigue.
10 ans après la sortie du film, aucune ride à déclarer à ce bijou de l'anticipation, qui plus est passé au lifting de la HD : cette édition Blu-Ray assurera un plaisir renouvelé.
Fabrice Guillermet
( Mis en ligne le 30/05/2008 )
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