Films Grands classiques |
An-Magritt de Arne Skouen avec Liv Ullmann, Per Oscarsson, Wolf von Gersum Malavida - ReBelles 2013 / 2.44 € - 16 ffr. Durée film 96 mn. Classification : Tous publics Sortie Cinéma, Pays : Norvège, 1969 Sortie DVD : Août 2013 Version : 1 DVD-9, Zone 2 Format vidéo : PAL, Format 1.77 Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3 Format audio : Norvégien 2.0 mono Sous-titres : Français Bonus : - Livret (16 p.) Dans sa collection ''ReBelles'', Malavida sort un film assez peu connu. An-Magritt, réalisé par Arne Skouen, est une bonne surprise. Dans la Norvège du XVIIe siècle, An-Magritt (Liv Ullmann) a été bannie de l'église et de la société pour être le fruit du péché. Rejetée, elle charrie du minerai et du charbon. La jeune femme lutte contre la faim et le froid pour survivre. Un jour, le Chamberlain annonce de nouvelles restrictions et An-Magritt se retrouve à la tête d'une délégation de travailleurs… Réalisé classiquement dans une belle et sobre facture, le film est inspiré par le cycle Le Pain de la nuit de Johan Falkberget. Liv Ullmann, actrice bergmanienne, est pour une bonne part à la base de la réussite du film, avec aussi la splendide photographie du grand chef opérateur Sven Nykvist (Ingmar Bergman, Woody Allen, Roman Polanski, Andrei Tarkovski). Le film possède d’amples qualités visuelles et interprétatives qui le placent nettement au-dessus de la production courante dans ce pays. La mise en scène s'inscrit dans une tradition où le récit prime avant tout sur l'aspect formel, lui donnant une clarté et une lisibilité exceptionnelles afin de mieux pénétrer dans l'histoire. Le film renoue aussi avec la tradition nordique des cinéastes du muet (principalement suédois à cette époque) comme Victor Sjöström (La Charrette fantôme, Les Proscrits) ou Mauritz Stiller (Le Trésor d'Arne), dans cette façon de retranscrire les épreuves des personnages en butte à la fois aux événements et au climat (principalement la neige qui accentue les difficultés existentielles). Ici, dans ce naturalisme sauvage, il s’agit d’une femme, à qui l’on met symboliquement comme une lettre écarlate, et qui doit faire face à la dure loi humaine et à une nature impitoyable. Le tout dans un contexte historique précis ; le récit prend le parti des humbles sans complaisance et sans que ne soit politisé excessivement le propos. An-Magritt possède un souffle épique plus que lyrique par cette reconstitution minutieuse. On regrette évidemment qu’un tel metteur en scène soit encore si peu connu. Yannick Rolandeau ( Mis en ligne le 13/12/2013 ) |
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