L'actualité du livre
Filmset Comédie dramatique  


Comparaison est-elle raison ?
de Oskar Roelher
avec Moritz Bleibtreu, Christian Ulmen, Franka Potente
TF1 Vidéo 2007 /  3.05 € - 19.99 ffr.
Durée film 105 mn.
Classification : - 12 ans
Sortie Cinéma, Pays : 2006, Allemagne
Titre original : Elementarteilchen

Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.85 (couleurs)
Format audio : Allemand, Français (Dolby Digital 2.0 et 5.1)
Sous-titres : Français

Bonus :
- Making of (26 mn)
- Lien internet
- Bandes annonces


Bruno et Michael sont demi-frères d'une même mère, mais tout les oppose. Michael, biologiste, est introverti, plutôt taciturne alors que Bruno est un prof coureur de jupons, un vrai Don Juan libidineux et insatiable. Pourtant, ils tombent ensemble en amour, Michael pour Annabelle et Bruno pour Christiane. Et après Cupidon, les Parques s'en mêlent : les deux Dulcinées tombent malades, liées par cette étrange coïncidence, et liant les deux frères par un semblable coup du sort. Mais réagiront-ils pareillement à la situation : renouer avec les démons d'autrefois ou se battre à l'intérieur des frontières du couple ?...

Oskar Roehler, tête brûlée du cinéma allemand, en adaptant un mauvais garçon de l'édition française, pariait gros. Et l'on ne peut que regretter que cette énième adaptation d'un roman sur grand écran ait manqué le coche, preuve, si besoin était, que la passerelle entre les deux genres est d'un type, disons... andien ! Problème de temps, de construction de la narration, de style même... on ne peut esquiver la déception si l'on s'attarde trop au jeu des sept erreurs. De l'oeuvre littéraire, son ton plus que désabusé, cher à l'auteur, d'un cynisme de chien battu, provocateur sans limite, profond et corrosif, car la plume ose tout, le réalisateur ne retient que l'intrigue et le propos désenchanté, mais il édulcore franchement le tout, ou bien se lance dans un exposé trop didactique de ce qu'il aura retenu de l'oeuvre, d'où parfois l'impression que les acteurs singent, en pantins, les personnages du roman.

Mais comparaison, ici, est-elle raison ? Car en oubliant Houellebecq, on obtient un bon film sur les blessures de l'âme, sur la perte de soi dans l'embroglio de l'âge adulte (Bruno et Michael sont deux gosses pareillement blessés), et sur sa propre redécouverte dans la découverte de l'Autre. D'où ces anti-héros touchants, torturés, humains, particules élémentaires d'une humaine condition.

Moritz Bleitbreu (Cours Lola, cours de Tom Tykwer, L'Expérience d'Oliver Hirschbiegel et Une Famille Allemande du même Oskar Roehler) joue à merveille l'homme enfermé dans son va-tout sexuel. Avec les autres acteurs, il porte le long métrage. Les inconditionnels de Houellebecq crieront peut-être au sacrilège. Les autres pourront apprécier.

Bruno Portesi
( Mis en ligne le 16/03/2007 )
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