L'actualité du livre
Filmset Films historiques  


Vade-mecum de l’homo politicus
de Steven Zaillian
avec Jude Law, Sean Penn, Kate Winslet, Anthony Hopkins
Gaumont Columbia Tristar Home Vidéo 2007 /  3.05 € - 19.99 ffr.
Durée film 123 mn.
Classification : Tous publics
Sortie Cinéma, Pays : 2006, Etats-Unis
Sortie DVD : 10 mai 2007
Titre original : All the King’s Men

Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 1.85
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français, Anglais, Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français, Anglais, Arabe

Bonus :
- Scènes supplémentaires et fin alternative
- 5 documentaires : making-of, Un roman classique, Les décors du film, Politique et corruption, Henry P. Long : une figure de légende.

Existe aussi en édition Blu-ray Disc (24.99 €).


C’est à un grand classique de la littérature américaine (All the King’s Men, de Robert Penn Warren, prix Pulitzer en 1947), déjà adapté au cinéma dans les années 50, que Steven Zaillan (scénariste amphigourique des incontournables Gangs of New York et La Liste de Schindler) s’est attaqué. Entouré d’un casting de première classe (Jude Law, Sean Penn, Kate Winslet, Anthony Hopkins, mais aussi James Gandolfini, M. Soprano à la TV et Mark Ruffalo, acteur montant, aperçu dans Eternel Sunshine of the Spotless Mind et, actuellement, dans Zodiac de David Fincher), il livre, peut-être, hélas, un film de premier de la classe…

L’histoire est celle d’un animal politique, Will Stark (S. Penn), homme du peuple, plouc de chez plouc, propulsé sur les devants de la scène, d’abord comme instrument des puissants de Louisiane dont, homme de paille, il devait servir la confirmation au pouvoir en divisant le vote populaire, puis, convaincu par son entourage, comme tribun flamboyant de cette plèbe, qui lui donne, haut la main, le poste de gouverneur. Parmi ce proche cénacle, un jeune journaliste, Jack Burden (J. Law), fils de bonne famille fasciné par ce tonitruant démagogue : de satellite pudique, il devient conseiller du prince, non sans quelques compromissions…

Car tout tourne autour de ce tropisme politique conduisant – irrémédiablement ? – la fougue des idéaux dans l’ubris et la corruption. Will, représentant du peuple, en devient l’antithèse, héros faustien comme l’histoire en a façonnés tant (il y a du Petit Nicolas S. dans les mimiques et la gestuelle de ce teigneux grande gueule, transfusé au pouvoir ; il y a assurément du Huey Long, ténor politique du Sud, assassiné en 1935, inspirateur de Penn Warren. Un documentaire passionnant lui est ici consacré)… Jack sert de guide au spectateur dans le labyrinthe politique, les complots, les trahisons, suivant, pieusement, le vade-mecum de l’homo politicus, du Machiavel sur pellicule. Sean Penn en fait, une fois encore, peut-être un peu trop : les harangues devant le peuple, en début de course, donnent le ton et finissent par lasser.

Un lassitude générale quoique jamais totale : le message est légitime (des deux côtés de l’Atlantique), la mise en scène est appliquée et le casting, répétons-le, convainc. Mais il manque un peu de piment dans cet exposé-là, du fait, sans doute, d’une réalisation trop sage.

Mathieu Gazzola
( Mis en ligne le 18/05/2007 )
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