L'actualité du livre
Animation / mangaet Japanimation  


Gunslinger Girl Р4̬me opus
de Morio Asaka
Kaze 2005 /  3.81 € - 24.95 ffr.
Durée film 75 mn.
Classification : Tous publics
Version : DVD 9 / Zone 2
Format image : 16/9
Format audio : Français - Allemand - Japonais ; Stéréo Dolby
Sous-titres : Français - Allemand - Hollandais - Polonais



Le Pays du Soleil Levant exporte ses fantasmes entre Méditerranée et Adriatique, avec cette série étrange mettant en scène des petites filles tueuses…

C’est en Italie en effet, pour lutter contre le fléau du crime organisé, que l’Agence d’Aide Sociale, «récupère» des fillettes au seuil de la mort pour en faire des mercenaires, manipulations psychologiques et mécaniques à l’appui. Ces écolières aux airs de Candy, sous la tutelle d’un membre de l’agence avec lequel elles entretiennent chacune une relation ambiguë, manient donc les arts martiaux et les armes à feu comme personne…

On retrouve ici l’un des mélanges détonants de la création animée japonaise : la violence urbaine accentuée en contraste par les airs angevins d’héroïnes en jupes courtes, avec ici, une dimension psychologique, sinon psychopathologique, dérangeante. Car il s’agit plus d’enfants utilisées que d’adolescentes prises de fièvre héroïque !… Le goût doux-amer des situations donne une profondeur à l’œuvre qui en séduira plus d’un. Car l’intérêt ne réside pas tant dans des intrigues somme toute convenues (lutter contre les mafias de tous acabits) que dans ce hiatus psychique, emprisonnant ces enfants non seulement entre la vie et la mort, mais aussi entre l’ethos tendre de leur condition biologique et la mission terrible qui leur a été imposée contre leur maintien dans la vie : être ces machines à tuer sans avoir oublié totalement la fragilité de la condition humaine… Un autre thème récurrent dans la création Made in Japan.

Kaze sort les trois derniers épisodes de la série, entre la Sicile et Rome, avec, pour point d’orgue, la fin belle et tragique de la fragile Angelica, trop humaine encore, pas assez efficace comme robot tueur. En hommage, ces amies – Henrietta et les autres – chanteront pour elle la 9e de Beethoven sous une pluie d’étoile…

Cette série, inspirée de l’œuvre de Yu Aida, mérite un détour, pour cette épaisseur des personnages et la qualité graphique de l’ensemble qui, sans être révolutionnaire, est soignée au niveau des décors, des musiques et du character design (que l’on doit à Hisashi Abe).


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 31/01/2005 )
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