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Bande dessinée -> Manga |
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Taiyou 
Matsumoto Ping pong (vol. 4) Delcourt 2004 / 1.6 € - 10.50 ffr. / 202 pages ISBN : 2-84789-269-9 FORMAT : 11 x 18cm Imprimer
Le tournoi des lycées approche à grands pas et chacun se prépare avec ferveur à l’événement. Smile tout d’abord, qui repousse toujours un peu plus loin les limites de sa résistance physique, plongeant dans un d’état d’obnubilation permanente. Peko ensuite qui, après un gros passage à vide, remonte peu à peu la pente. Mais les deux amis ne se voient plus guère, un fossé s’étant creusé entre eux, fruit d’une concurrence sportive effrénée. La tension monte progressivement.
Encore beaucoup d’émotions en perspective dans ce nouvel opus riche en rebondissements. Maîtrisant parfaitement son sujet, Matsumoto se paie le luxe de mener son histoire à son rythme, posé malgré de nombreuses ruptures savamment orchestrées : aux superbes scènes de match, palpitantes et pleines d’énergie, succèdent de grands moments suspendus qui s’attardent sur des protagonistes hauts en couleurs aux tronches vraiment sympathiques. Smile et Peko, au-delà de leur allure juvénile plutôt avenante, se révèlent être de jeunes gens profondément désespérés, plongés dans une immense solitude.
Beaucoup de tendresse aussi dans ce tome (notamment via le personnage de Mémé, bourru et sévère), qui prend une nouvelle dimension en abordant à mots couverts le sentiment amoureux : l’attirance de Kazama pour Smile, doux mélange d’admiration, de haine et d’envie, met notamment en avant des sentiments d’une complexité raffinée. La violence des affrontements (soutenue par un trait racé d’une virtuosité étonnante) nimbés de souffrance, de joie et de sueur, fait immanquablement penser à la fulgurance de l’orgasme : sensuels et passionnés, ces jeunes sportifs jouent comme ils feraient l’amour, sublimant ainsi des tentations bassement terrestres.
Car il est avant tout question de renoncement dans Ping pong, où la négation de soi confine parfois à la mortification. Courage et persévérance sont de mise afin de remporter la victoire, portant à son climax l’intensité dramatique de la série. Soulignons enfin la qualité des clefs de compréhension qui relèvent les nombreux clins d’oeil de l’auteur à de grands mangakas : l’Hommage du Water closet y prend une place toute particulière.
Océane Brunet ( Mis en ligne le 24/09/2004 ) Imprimer
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