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| Musique Classique &Opéra -> Musique vocale |
 Musique chorale profane
Francis Poulenc (1899-1963)
Accentus( choeur )
Laurence Equilbey( direction )
Naïve / Naïve 2001
TT : 39 mn.
AD 098
1 CD |
Enregistrement (studio) : octobre 2000. Stéréo DDD. Excellente prise de son, précise et homogène.
Notice (français anglais allemand) complète et instructive, avec repères bibliographiques. Poèmes traduits en anglais.
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Après une première version fort honorable, en 1994, des Sept Chansons et d’Un soir de neige (1 CD Pierre Verany, couplé avec Petites Voix, Chansons Françaises, Trois Chansons de Ravel), Laurence Equilbey et le chœur de chambre Accentus remettent à l’honneur la musique chorale profane de Poulenc. Les progrès réalisés entre-temps par cet ensemble sont frappants : outre la justesse et la mise en place, l’homogénéité et la couleur vocale impressionnent d’entrée de jeu. En l’espace de dix ans, la jeune chef et ses interprètes se sont hissés au niveau de leurs illustres confrères d’outre-Manche ou d’Europe du Nord.
L’idée d’écrire pour chœur a cappella est venue à Poulenc après avoir entendu Nadia Boulanger et son ensemble vocal interpréter des madrigaux de Monteverdi. Avec les Sept Chansons, nous sommes en présence d’un hommage aux chansons françaises de la Renaissance : le soin accordé au texte, les figuralismes utilisés et, surtout, ce mélange d’une écriture sérieuse et d’un ton léger signent la filiation. Les interprètes l’ont parfaitement compris, qui oscillent dans leur jeu entre onirisme, gravité et dérision. Equilbey apporte un soin tout particulier à équilibrer les masses sonores, surtout lorsque du chœur se détachent des solistes occasionnels. Les effets de timbre recherchés par Poulenc trouvent alors dans la couleur vocale d’Accentus une traduction idéale.
La pièce suivante est un des " incontournables " de la musique chorale du XXe siècle. Composé en pleine Seconde Guerre mondiale sur des extraits de Poésie et Vérité 42, le recueil (alors interdit par le régime de Vichy) de Paul Éluard, Figure humaine est ici donné dans un effectif intermédiaire entre l’ensemble de solistes et le grand chœur. Une fois de plus, le rendu est stupéfiant d’homogénéité, de précision et de musicalité. La prononciation parfaite rend justice à chaque poème – le dernier n’étant autre que le célébrissime Liberté, se terminant sur un contre-mi aux sopranos, pour une fois chanté et non hurlé. Le relief de la partition, dû à l’écriture en double chœur, est particulièrement bien servi par une prise de son fine et intelligente.
La courte cantate Un soir de neige conclut intelligemment le programme. Au final, un seul regret, mais de taille : pourquoi seulement 40 minutes de musique ? L’intégralité de l’œuvre chorale profane de Poulenc peut tenir sur un seul CD. Il est regrettable que ces interprètes ne se soient pas consacrés à d’autres pièces, peut-être mineures mais qui auraient étoffé ce minutage bien chichet.
En attendant, ne boudons pas notre plaisir : après sa réussite dans le répertoire sacré (Quatre motets pour le temps de Noël, Litanies à la Vierge Noire, Quatre motets pour un temps de pénitence, Accord, 1997), le chœur Accentus démontre une nouvelle fois ses affinités électives avec l’univers de Poulenc. Les enregistrements précédents, par les mêmes ou par Hélène Guy et l’Ensemble Vocal de Provence (Pierre Verany) sont, malgré leurs qualités, coiffés au poteau par cette nouvelle parution. La version du Groupe Vocal de France (John Poole, EMI) se trouve, quant à elle, définitivement reléguée aux oubliettes.
Maxime Kapriélian
( Mis en ligne le 15/06/2001 )
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