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Jeux interdits
Arnaud Rykner   Enfants perdus
Rouergue - La Brune 2009 /  10 € - 65.5 ffr. / 92 pages
ISBN : 978-2-84156-990-8
FORMAT : 14cm x 20,5cm
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Une vaste maison au bord de la mer, en Normandie, avec son «jardin», immense parc envahi par les arbres. Des enfants, que leurs parents n’emmènent jamais en vacances (mais possèdent-ils vraiment une famille ?), s’y retrouvent pendant les deux mois des grandes vacances, sous la surveillance et la protection bienveillante d’un homme et d’une femme. Les jours défilent, alternance de jeux sur la plage, dans le parc, de goûters et de moments paisibles. Les enfants grandissent doucement sous le regard des adultes. On joue à se battre et même à se tuer, mais il y a toujours un «après»…

L’un d’eux est pourtant moins calme que les autres. Il semble habité par une violence intérieure, écho de celle – physique et bien réelle – qui eut lieu sur la plage, cet autre été lointain où des soldats ont débarqué. Solitaire, incapable de partager ce qu’il ressent avec ses camarades ou avec les adultes, il vit le passage à l’adolescence comme un déchirement. Réfugié au sommet de son arbre préféré ou bien encore caché dans le grenier de la maison, il s'exclut peu à peu du groupe. La pulsion de rupture qu’il ressent ne demande qu’à s’exprimer. Pour lui, comme pour les autres, ce séjour dans la maison ne sera pas semblable à ceux des autres années. «L'été s'est terminé plus tôt cette année-là» (p.91).

Arnaud Rykner nous trace ce drame de l’enfance dans un récit elliptique, fragmenté, qui joue sur les blancs et les trous du texte. Hommage aux auteurs dont il est, en tant qu'universitaire, le spécialiste, comme Marguerite Duras ou Nathalie Sarraute, son style procède par bribes et par notations. La focalisation externe adoptée par la narration estompe les identités. Dans le sillage des auteurs du Nouveau Roman, le récit nous présente le drame de l’extérieur, sans laisser aucune prise au lecteur sur la subjectivité qui lui est désignée : celui-ci ne connaît ni le nom des personnages, ni leur passé, ni leur vie intérieure ou même leur subjectivité. Cet enfant devient pour nous l’Enfant, affrontant ce moment fondamental que représente pour l'homme le passage à l’âge adulte, de même que ses conséquences (métamorphoses du corps, modification de la voix, etc.).

Dans ce récit bref, où la tension et l’ascension fatale vers le tragique sont palpables, Arnaud Rykner aborde le thème de la «perte» de l'enfance, comme le suggère le titre de l'œuvre : perte de l'insouciance, perte de la gratuité du jeu... L'expérience ordinaire côtoie l'extraordinaire dramatique et finit par s'y mêler définitivement.


Françoise Poulet
( Mis en ligne le 22/04/2009 )
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