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Littérature -> Romans & Nouvelles |
| Michèle Halberstadt La Petite Albin Michel 2011 / 12,90 € - 84.5 ffr. / 150 pages ISBN : 978-2-226-22971-7 FORMAT : 12,4cm x 18,3cm Imprimer
La première phrase dit tout : «Jai douze ans, et ce soir, je serai morte». Avec minutie, sans effets inutiles, la narratrice explique ce qui la conduite à prendre une telle décision et à la mettre en uvre, méticuleusement. Se déploie un quotidien de petite fille, cadette à la suite dune aînée brillante, dans une famille juive aimante et soucieuse du bien être des deux fillettes et de leur avenir qui - entre autres - doit passer par les études.
Un lieu : Paris. Une époque : celle du tube de Julien Clerc, ''La Cavalerie'', 1968 : «Un jour je prendrai la route/ Vers ailleurs coûte que coûte
/ Jaurai enfin tous les courages/ Ce sera mon héritage». Un cadre : le collège avec ses profs plus ou moins appréciés, ses matières détestées, les copines rivales, toutes les tracasseries - menues aux yeux dadultes mais immenses pour les enfants. Un refuge : la musique. «Je travaillais, je lisais en musique. Jattendais après le dîner que mes parents sinstallent devant la télévision. Alors, je fermais la porte de la salle à manger, et il suffisait que jallume mon transistor ou que je mette un disque pour me retrouver chez moi. La musique délimitait mon espace, jy étais à labri». Dans cet univers tranquille, mais un peu terne, une lumière : la présence chaleureuse du grand-père, et les liens forts et ignorés de lentourage tissés entre eux. Or celui-ci disparaît, et tout devient tristesse et malentendu.
Michèle Halberstadt fait partager les impressions de cette petite fille, à la veille de ladolescence, elle sait trouver le mot juste, redonner lambiance de la fin des années 60, par petites touches fines, aquarellées ; elle sait entrer dans les doutes, les interrogations, le sentiment de culpabilité de la narratrice qui ne se trouve pas assez
ou qui se trouve trop
Qui na plus doreilles affectueuses capables de lentendre depuis la mort de son grand-père, même si elle est au cur dune famille aimante, mais pas sur sa longueur donde
Vraiment un joli court roman ou longue nouvelle - de Michèle Halberstadt, avec en exergue la phrase de la chanson de Claude Nougaro, «Une petite fille en pleurs dans une ville en pluie», qui donne bien le ton général.
Marie-Paule Caire ( Mis en ligne le 21/09/2011 ) Imprimer
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