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L’honneur d’un major
Sadie Jones   Les Petites guerres
10/18 2012 /  19.30 € - 126.42 ffr. / 380 pages
ISBN : 978-2-264-05307-7
FORMAT : 13,5cm x 22cm

Vincent Hugon (Traducteur)
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Jeune romancière anglaise (elle est née en 1967), scénariste, Sadie Jones avait remporté un vif succès avec son premier roman Le Proscrit (10/18). Les Petites guerres est son second roman : le livre s’ouvre sur la cérémonie de fin d’année à Sandhurst (l’équivalent anglais de Saint Cyr ) en juillet 1946.

Parmi les jeunes officiers de la nouvelle promotion : Hal Treherne, fils et petit-fils d’officiers, qui poursuit avec fierté la tradition familiale. Il est amoureux de la jolie Clara, sœur d’un de ses camarades, aussi limpide que son prénom le laisse entendre. Le destin de Hal est tout tracé : une belle carrière au service de l’Etat et de la Patrie, de nobles idéaux, faire triompher la paix et l’idéal démocratique et fonder une famille heureuse. Après ce court prologue qui place les personnages, le roman commence dix ans plus tard à Limassol, Chypre, en janvier 1956. La situation y est extrêmement tendue : l’armée anglaise occupe les lieux et lutte sans pitié contre les chypriotes (surnommés avec mépris par les soldats les «chipolatas») qui résistent à ce qu’ils ressentent comme une occupation militaire injuste. «Des hélicoptères britanniques lâchaient des tracts exhortant les Chypriotes à ne pas se laisser séduire par la propagande de l’EOKA, tandis que les tracts de l’EOKA dénonçaient les tortures et les viols que subissaient les femmes et les enfants dans les camps de prisonniers. La vérité n’existait pas. C’était un conflit de rien du tout, risible, à la Disney ; une époque sinistre de terrorisme et de répression. Les Britanniques étaient malavisés et maladroits, les Chypriotes apathiques et ineptes. Les Chypriotes adoraient les Britanniques, et ils les détestaient» (p.91).

Comme toute une génération de soldats occidentaux dans ces années 50, années de décolonisation, de guerre froide, de conflits post-Seconde guerre, l’officier Hal Treherne apprend la guerre de résistance sur le terrain, la lutte contre les attentats, ferme les yeux sur les méthodes employées, l’intimidation, la torture. Clara est venue le rejoindre avec leurs deux jumelles de deux ans. Sur la base, il n’est d’ailleurs pas le seul officier à mener ainsi une vie de famille dans une ambiance de guerre qui n’est pas nommée. Le jeune interprète Davis semble partager ses réticences, et l’un et l’autre sont isolés dans le régiment. Les choses vont aller de mal en pis, d’attentats en représailles et Hal perd progressivement tout ce à quoi il tient.

Sadie Jones décrit bien cette atmosphère d’une guerre qui n’existe pas, ou à peine si l’on se réfère aux deux conflits mondiaux, d’une guerre faite d’opérations de répression, de surveillance, de luttes contre les attentats, qui apparaissent comme les seules réponses d’un peuple qui cherche à tout prix à reprendre son indépendance, dans une violence qui enrôle femmes, enfants, vieillards, une guerre dans laquelle bien et mal sont inextricablement liés dans chacun des camp. Le conflit décrit est ici celui de l’occupation anglaise à Chypre au moment de la désastreuse opération du canal de Suez. Si Sadie Jones avait été française, elle aurait raconté la guerre d’Algérie qui se déroule au même moment et pose des questions identiques ; belge, elle aurait évoqué le Congo.

Autour de Hal et de Clara, les personnages sont intéressants à des titres divers : le couple Deirdre-Mark parallèle à celui de Hal et Clara mais profondément différent sur tous les plans, le colonel Burroughs et son épouse, plus âgés, assez caricaturaux avec leurs défauts et leurs qualités, les jeunes soldats qui effectuent leur service militaire… L’atmosphère ensoleillée et légère du début s’appesantit progressivement. Si l’évolution générale est prévisible, Sadie Jones ménage des rebondissements et des surprises à ses lecteurs.

Un roman bien mené à la fois sur le fonctionnement du couple Hal/Clara, et sur ces «petites guerres» qui ont remplacé sans discontinuer les «grandes guerres». Petites guerres, petits compromis, et grands abandons…


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 03/02/2012 )
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       de Sadie Jones
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