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De simples gouttes d'eau
Madeleine Thien   Lâcher les chiens
Mercure de France - Bibliothèque étrangère 2012 /  23.80 € - 155.89 ffr. / 265 pages
ISBN : 978-2-7152-3269-3
FORMAT : 14,2 cm × 20,8 cm

Josette Chicheportiche (Traducteur)
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Madeleine Thien, d’origine chinoise, vit au Canada. Elle semble promise à une belle carrière littéraire et est déjà traduite en plus de quinze langues.

Hiroji a disparu. Il a quitté le centre de recherche sur les problèmes neurologiques dans lequel il travaille au Canada et tout le monde ignore où il se trouve à l’heure actuelle. Janie, sa collègue, elle, le sait peut-être. Janie et Hiroji sont liés par un passé commun : tous deux ont vécu à Phnom Penh, tous deux ont connu le joug des Khmers rouges. Cette disparition est, pour la jeune femme, l’occasion d’un retour en arrière.

La vie était douce avant, entre un père joyeux conteur, traducteur à ses heures, et une mère affectueuse et tendre. Sopham, son petit frère, riait à la vie en écoutant, fasciné, les chants de In Yeng son idole. Elle, son père lui avait offert une machine à écrire, une Olivetti, magique. Et puis, dans l’effarement et l’incompréhension la plus totale, ils avaient vu leur vie s’effacer. En troupeaux disparates et affamés, on les avait jetés sur les routes, marchant au nord, à l’est, au nord encore et puis à l’ouest ; enfin on avait envoyé son père dans la forêt, pour y étudier, disaient-ils. Qui aurait pu croire cela ?

L’Angkor régnait, l’Angkor qui signifie l’Organisation en langue khmère. Les soldats rouges, tout vêtus de noir, lourdement armés, bousculaient, frappaient, menaçaient. La première année, huit-cent-mille morts, deux millions au total. Dans la forêt, les adultes, de l’aube au crépuscule, fouillaient la terre dans des besognes dérisoires. Vint le tour des enfants occupés à transporter à mains nues les excréments et la boue. La faim, le froid, l’absurde ancraient peu à peu dans les esprits que nous ne sommes que des cours d’eau, des gouttes d’eau.

Quand, enfin, ce fut la paix, quand les Vietnamiens envahirent Phnom Penh, des enfants rescapés furent adoptés ; parmi eux, Janie et Hiroji ; Mais peut-on être sauvé si on laisse derrière soi ceux qu’on aime et qui existent peut-être encore ? Hiroji est retourné à Phnom Penh car Hiroji avait un frère, Ichiro.

On ferme le livre bouleversé, submergé par un sentiment de désastre. On a traversé un monde incohérent où l’intelligence se perd. Le questionnement lui-même semble absurde et désespéré. Une idéologie qui programmait l’abandon brutal des choses simples de la vie, des autres et, finalement, à terme, la négation de soi-même, jusqu’à la disparition.


Anny Lopez
( Mis en ligne le 20/08/2012 )
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