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S.S.
Sophie Schulze   A+2
Léo Scheer 2014 /  17 € - 111.35 ffr. / 141 pages
ISBN : 978-2-7561-0450-8
FORMAT : 12,5 cm × 19,0 cm
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L’Arabie Saoudite, la découverte de la philosophie, le travail dans un tribunal, une mission d’évaluation au Niger sur l’aide au développement, voilà la première partie du livre : quatre petits chapitres qui mettent en place la personnalité de l’auteur, sa capacité de réflexion et son sens de l’observation mêlé de désabusement. Dans le premier chapitre, il est question d’un passeport diplomatique égaré et de toutes les tracasseries administratives qui s’ensuivent, jointes à la crainte de devoir retourner en France au lieu de rester enseigner à Riyad. Puis, l’auteur nous raconte la naissance de son goût pour la philosophie, à partir du Discours de la Méthode, et son parcours de doctorante jusqu’à la décision de renoncer. Et d’aller travailler dans un tribunal au service des permis de conduire et des étrangers en situation irrégulière. Enfin, elle nous rapporte les conclusions navrantes de l’échec de 40 ans d’aide internationale pour les pays défavorisés.

S’il faut s’arrêter sur ce début de livre, c’est pour rendre justice à cette première partie qui risque d’être occultée par la suite, et qui pourtant nous prépare à mieux y entrer. L’auteur se livre complètement, raconte son parcours, ses changements de cap et les conclusions qu’elle en tire. Elle est perpétuellement en recherche, les œuvres d’Hannah Arendt sur le totalitarisme la passionne («… le pouvoir de l’homme était si grand qu’il pouvait devenir ce qu’il désirait être, Dieu, le Mal ou une bête»), mais l’ensemble est écrit avec simplicité et sans concession sur elle-même. Nous ne tombons pas dans le jargon métaphysique, les anecdotes foisonnent, amusantes parfois, et le regard posé sur les choses, tout en étant sans illusion, n’est pas accusateur.

Et arrive le dernier chapitre qui emplit la moitié du livre et qui se passe à Auschwitz (A) deux générations plus tard (+2). Sophie Schulze vient d’apprendre que son grand-père était nazi et travaillait dans les camps. La découverte est rude, l’équilibre rompu et l’interrogation lancinante, notamment sur les initiales de son propre nom. Un voyage sur place sera l’occasion de décrire les lieux, d’imaginer, perdue au milieu d’un groupe de visite. L’ensemble est poignant, mais, bizarrement, peu pesant. On est dans l’individualité : «La multiplication ne crée aucun saut qualitatif. Mais la déqualification». Les pensées sur les détenus sont incluses dans cette observation, ainsi que des poèmes personnels, des règles de survie élaborées dans l’instant, des paroles de musique sur l’abandon ou la solitude qui, prises hors contexte, s’adaptent à la situation, des citations d’un livre sur Auschwitz. Le tout par petites touches aussi discrètes qu’efficaces.

Un autre livre sur la Shoah. Tout autre.


Dany Venayre
( Mis en ligne le 01/10/2014 )
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