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Désormais, il y a l’écriture
Brahim Metiba   Je n’ai pas eu le temps de bavarder avec toi
Editions du Mauconduit 2015 /  7,50 € - 49.13 ffr. / 52 pages
ISBN : 979-10-90566-19-4
FORMAT : 11,5 cm × 20,0 cm

L’auteur du compte rendu : Arnaud Genon est docteur en littérature française et professeur certifié en Lettres Modernes. Il enseigne actuellement les lettres et la philosophie en Allemagne, à l’Ecole Européenne de Karlsruhe. Visiting Scholar de ReFrance (Nottingham Trent University), il vient de publier en collaboration avec Jean-Pierre Boulé Hervé Guibert, l'écriture photographique ou le miroir de soi (PUL, 2015). Il a cofondé les sites herveguibert.net et autofiction.org.
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Avec Je n'ai pas eu le temps de bavarder avec toi, on retrouve Brahim Metiba là où il nous avait laissés avec son très beau premier livre, Ma mère et moi : dans l'échec de la parole, dans ses manques, dans la difficulté de dire, de se dire à ceux que l'on aime, pourtant.

Un échec d'autant plus douloureux qu'il scelle - et descelle dans un même mouvement - la relation à chacun de ses deux parents. La mère du narrateur n'avait pas saisi l'enjeu de la lecture du Livre de ma mère d'Albert Cohen que lui faisait son fils. Ici, le père regrette de n'avoir pu bavarder avec son enfant lors d'un de ses séjours en France. Il le lui écrit sur un morceau de papier auquel il joint un billet de métro. Cependant, du propre aveu du narrateur, «ils n'ont pas grand-chose à [se] dire» car ils ne maîtrisent «ni les sujets ni les références l'un de l'autre».

Le narrateur décide alors de transformer le ticket de métro en cadeau de son père. Le jour de son anniversaire, il s'offre pour bavarder avec lui un «voyage» en bus entre Clichy et le cœur de Paris, de la rue Marte à la place Saint-Michel. Tout au long de ce parcours, des pauses dans les cafés qu'il s'octroie lors des correspondances, le narrateur interroge la nature de la relation qu'il entretient à son père. Mais voilà : le peu qui les lie s'abîme dans le monde qui les sépare. «Depuis quelques années, j'essaie de réduire le fossé entre mon père et moi, entre ma mère et moi, entre mon père et ma mère, entre l'Algérie et la France, entre Paris et sa banlieue». Mais qu'il est grand et profond, ce vide...

Le trajet entre Clichy et Saint-Michel n'y changera rien, le bavardage n'aura pas lieu. Ce n'est pas que les mots manquent, c'est que le narrateur et son père vivent désormais dans deux univers distincts. La littérature ne peut rien sinon exprimer, de manière très simple et profonde, l'impuissance des mots quand les mots ne parlent plus. Elle ne peut rien pour eux, mais elle est là pour lui. Elle éloigne davantage le narrateur de son père, mais vient à panser les plaies et les cicatrices. Désormais, il y a l’écriture.


Arnaud Genon
( Mis en ligne le 14/10/2015 )
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  • Ma mère et moi
       de Brahim Metiba
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