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Livre perdu dans la Florence de Savonarole | | | Agnès Michaux Codex Botticelli Belfond 2015 / 19 € - 124.45 ffr. / 331 pages ISBN : 978-2-7144-6027-1 FORMAT : 14,2 cm × 22,6 cm Imprimer
Le roman historique sur des «secrets cachés» ou des mystères non élucidés est un genre en soi, qui autorise toutes les fantaisies. On se souvient de Da Vinci code et de son succès spectaculaire, ou encore, avec une audience plus confidentielle, des romans de Raphaël Jerusalmy (La Confrérie des chasseurs de livres) ou dAlain le Ninèze (SATOR, lénigme du carré magique, Libica. Michel Ange et la Sibylle).
Agnès Michaux sinscrit dans cette tradition avec son Codex Botticelli inspiré par la curieuse histoire du manuscrit de Voynich, livre manuscrit anonyme, jamais déchiffré, qui daterait du XVe siècle, actuellement propriété de Yale university. Il y avait là un beau sujet, et la couverture du livre, superbe, est alléchante, avec ce paysage de Florence en noir et or. Le récit commence dans la Florence de Savonarole, alors que le dominicain fait régner au nom de la vertu la terreur dans la ville où mécènes et artistes faisaient régner luxe et beauté. Au centre, le peintre Sandro Botticelli, qui porte un regard ambivalent sur Savonarole quil estime.
Agnès Michaux a choisi ce moment précis de la vie de la Florence du Quattrocento, et fait intervenir Léonard de Vinci, les Borgia, bref, toutes les célébrités de lépoque, avec un côté un peu lassant dans ce défilé incessant de célébrités, convoquées parfois lespace de quelques lignes ou paragraphes. Elle y construit une intrigue complexe à partir dune ultime lettre adressée par la mère de Léonard, avant sa mort, et écrite en une langue inconnue. Léonard et Sandro vont chercher à la comprendre et découvrir de mystérieuses confréries qui luttent lune pour le Bien, lautre pour le Mal, saffrontant pour la possession dun Livre mystérieux dont lun des possesseurs aurait été Pic de la Mirandole, mort quelques années auparavant
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L'auteur dresse aussi le tableau de la terreur que fait régner Savonarole par son exigence de pureté, les enfants quil enrôle face à des adultes veules, ou terrorisés, une atmosphère iconoclaste qui, sur certains points, évoque les jours sombres dun fanatisme religieux de retour aujourdhui. Toutefois Agnès Michaux a du mal à tenir son récit, ses personnages sont assez inconsistants, ce qui est un comble pour Léonard de Vinci, les Borgia ou encore Botticelli, et le lecteur a du mal à se laisser entraîner, quelque envie quil en ait.
Marie-Paule Caire ( Mis en ligne le 05/02/2016 ) Imprimer
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