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Paroles de femmes
Fabienne Jacob   Les Séances
Gallimard - Blanche 2016 /  15 € - 98.25 ffr. / 144 pages
ISBN : 978-2-07-019669-2
FORMAT : 14,0 cm × 20,5 cm
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Un court moment de lecture, léger comme une plume, qui interpelle pourtant sur l’âme humaine. Les personnages sont là, en chair et en esprit, identifiables sur plusieurs plans.

Une action a lieu, un temps se déroule, jamais linéaire mais cohérent. Fabienne Jacob, à son habitude, un peu comme Annie Ernaux, nomme les lieux mais l’intérêt est ailleurs, dans ce que le visible et l’explicite de la vie suggèrent mais ne placent pas en pleine lumière.

Eva, photographe de mode pour enfants, utilise beaucoup la lumière... mais l’important est ailleurs, dans l’éclat des yeux ; à travers son Nikon, elle voit bien au-delà de la simple image. Liv, sa sœur cadette, écoute les personnes venues lui exposer leurs doutes, une difficulté, un bonheur. Ces séances-là questionnent l’invisible, une phrase énigmatique qu’elle prononce à la fin de l’entretien, censée donner la solution. Mais le sens en est souvent mystérieux, une sortie hors de soi pour les patients.

Les deux métiers se ressemblent, les deux sœurs observent les autres, Eva étudie l’apparence et Liv devine l’intérieur des gens ; elle est plus tactile, elle a besoin de s’approprier leur ressenti, intuitive tout en ayant parfois du mal à mettre des mots sur une pensée. Au deuxième plan, Irène, mère biologique d’Eva et mère adoptive de Liv, dont la mémoire est défaillante. Dans une maison de soins, les deux filles vont souvent la voir, elles lui doivent tant, ont beaucoup de souvenirs en commun qui les guident aujourd’hui sur le chemin de leurs vies. Les temps de l’enfance se superposent, s’articulent sans les contraintes de la chronologie. L’auteur est libre et nous offre une harmonie secrète imprévisible. La narration dure le temps du trajet effectué par Eva qui vient voir Liv à sa demande à la frontière allemande.

Ces séances sont des scènes qui peuvent se détacher pour mieux expliquer les thèmes universels : le temps, l’enfance, la mort, la naissance. «Ce doit être ça l’intelligence, répondre à d’autres questions qu’à celles qui sont posées. Pour apprendre, il faut d’abord désapprendre» (p.42). Cette incertitude, cette quête ainsi que l’art poétique avec lequel elle sont transmises, constituent un roman très intelligent. Une écriture limpide.


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 06/01/2017 )
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