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Art et réalité
Valeria Luiselli   L'Histoire de mes dents
L'Olivier 2017 /  19,50 € - 127.73 ffr. / 192 pages
ISBN : 978-2-87929-756-9
FORMAT : 14,1 cm × 20,6 cm

Nicolas Richard (Traducteur)
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Valéria Luiselli est née au Mexique et vit à New York ; elle a été élevée en Afrique et en Asie, parle de nombreuses langues et écrit aussi bien en espagnol qu'en anglais. Dans ce roman-essaie-
nouvelle-fiction, les références littéraires sont aussi éclectiques que centrées sur des auteurs essentiels. On y devine du Cervantès, du Edgard Allan Poe, du Enrique Vila-Matas... mais aussi, la
littérature européenne du 18ème siècle. C'est ce qui séduit le lecteur, cette facilité du grand écart dans la culture, mais aussi cette aisance à passer de l'artiste à l'artisan. Jongleuse,
funambule et dresseuse de fauves urbains, l'auteure navigue à vue et ne sort sa boussole (ses références artistiques) que pour mieux nous égarer.

La trame du roman, c'est l'histoire dans l'Histoire de Gustavo Sànchez-Sànchez, alias Grandroute, enfant et adolescent à vilaine dentition, né dans une petite ville mexicaine, "du genre a ne
pas faire de vagues"
, gardien de la sécurité dans une usine de jus de fruits, jusqu'à la quarantaine ; "et les jus de fruits, à leur tour, produisaient de l'art", petite phrase
énigmatique de début de texte à mettre en mémoire vive dans le processus de lecture. Il eut, à cette période, une femme, Flaca (maigre ? ) et un enfant, Siddartha (Hermann Hesse ?).
 
Ce n'est donc que tardivement qu'il devient commissaire priseur. A ce stade, le lecteur est déjà en overdose littéraire car l'écriture est subjuguante et regorge de références. Et voilà que ce
commissaire priseur, hyperbolique, parabolique, elliptique et allégorique, met ses propres dents en vente, les faisant passer pour celles d'illustres infâmes, entendez Platon, Pétrarque,
Montaigne, Rousseau ou encore Virginia Woolf. La vente va prendre une tournure inattendue car Siddartha, le fils perdu de vue, présent dans cette vente aux enchères fantasque, va acheter son
père. Acheter ? Racheter ?...

L'auteure considère son roman comme un objet qui change de forme selon les traductions. Car il est traduit dans une vingtaine de langues ; "déstabiliser l'affirmation obsolète de
l'invisibilité du traducteur"
, précise-t-elle dans sa postface. Le récit comporte un chapitre entier écrit par la traductrice américaine Christina Macsweeney qui retrace en organigramme
quelques clefs du récit, clefs utiles pour la compréhension mais inutiles pour la divagation et l'errance entre art et réalité. L'usine de jus de fruits étant un relai pour l'art, le lecteur fera
son opinion sur l'art, la vérité, l'opportunité et la futilité des objets, fussent-t-ils d'origine.

On risque donc de se casser les dents sur ce récit, car il n'est pas facile d'accès. Le dévorer à pleines dents reste néanmoins une façon conseillée de l'aborder.


Raymonde Roman
( Mis en ligne le 02/04/2018 )
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