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Affrontements dans la prairie
Alan Le May   Le Vent de la plaine
Actes Sud - L'Ouest, le vrai 2018 /  22,50 € - 147.38 ffr. / 256 pages
ISBN : 978-2-330-10425-2
FORMAT : 14,5 cm × 24,0 cm

Fabienne Duvigneau (Traducteur)
Bertrand Tavernier (Postfacier)

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Alan Le May (1899-1964), s’il est assez oublié aujourd’hui, a été un romancier très populaire dans les années 1930/60. Bertrand Tavernier, dans son intéressante postface, retrace sa carrière : «comme tout romancier américain (il) exerça une foule de métiers : cow-boy et dompteur de chevaux au Colorado, pêcheur en Floride, marin aux Caraïbes, géologue en Colombie, sparring-partner pour un boxeur à Chicago, coureur automobile, joueur de polo(…)». Il écrivit des westerns alors que le genre se développait et que son histoire personnelle en avait fait un remarquable connaisseur du Far West. Aux lendemains de la guerre, Alan Le May travaille à Hollywood comme scénariste, participe à l’écriture des Conquérants d’un nouveau monde (1947), tout en étant réticent sur l’imagination délirante de Cecil B. de Mille ignorant des réalités de ce monde de l’Ouest qu’Alan Le May, lui, connaissait bien. Plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma dont ce Vent de la plaine, par John Huston avec Burt Lancaster et Audrey Hepburn dans les rôles de Ben et de Rachel.

S’il a donné lieu à un bon film, Le Vent de la Plaine est aussi un excellent roman d’aventure. Une aventure qui se déroule en vase clos, si l’on peut dire, du moins dans l’espace à la fois vaste et fermé de la prairie aux lendemains de la Guerre de Sécession, en 1874, alors que l’espace est encore libre, et que des éleveurs tentent de domestiquer d’immenses troupeaux de bêtes semi-sauvages qu’il faut ensuite convoyer vers les villes, pour en obtenir des bénéfices incertains. Une prairie sauvage, à peu près vide d’hommes, où s’affrontent pionniers et Indiens des plaines.

Si avec Alan Le May on est loin des lectures actuelles sur le sort des Indiens, en revanche le romancier connaît bien les Iowas dont il fait ses personnages centraux dans ce récit tragique, et dont il conte aussi la culture, le sens de l’honneur, les méthodes guerrières. Habile ménageur de ses effets, il annonce par petites touches le drame final, et sa description prend l’allure d’une tragédie antique, tragédie dans laquelle chacun des héros est prisonnier d’un destin qui le dépasse.

Il excelle à décrire l’espace morne et pourtant spectaculaire de la prairie, la cabane de tourbe dans laquelle vit la famille Zachary : la mère Mathilda, les trois fils Ben, Cassius et Andy. Le père, «le vieux Zak», a disparu, noyé au cours d’ un convoyage de troupeau. Les plus proches voisins, la famille Rawlins, sont à des kilomètres, et non loin la farouche tribu des guerriers Iowa. Entre pionniers et Indiens les relations sont celles le plus souvent de l’affrontement guerrier, et leur histoire commune est jalonnée de massacres sans pitié. L’enjeu ici sera la jolie Rachel, dont on découvre assez vite que, survivante d’un de ces massacres, elle a été adoptée par Matthilda et le vieux Zak ; est-elle blanche ou «négresse rouge» ? En arrière-plan, le souvenir des ces enfants captifs des Indiens devenus Indiens à leur tour. Une galerie de personnages bien campés : le traître misérable agent du destin, les guerriers Iowa, l’énergique Georgia, femme émancipée, le séduisant Ben, la douce Mathilda, etc.

Alan Le May ne laisse jamais retomber l’attention du lecteur dans ce bon roman populaire qui répond aux lois du genre : drame, histoire d’amour, suspense… L’édition bienvenue de ce récit est également l’occasion de rappeler que le western est un genre littéraire américain, même s’il est aujourd’hui méconnu, effacé derrière l’art cinématographique qui a son tour l’a délaissé à la fin des années 1960.

Que le lecteur soucieux de dépaysement ne boude pas son plaisir !


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 27/07/2018 )
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