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Actrice fantôme
Marie Charrel   Une nuit avec Jean Seberg
Fleuve noir 2018 /  19,90 € - 130.35 ffr. / 361 pages
ISBN : 978-2-265-11726-6
FORMAT : 13,0 cm × 20,0 cm
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Marie Charrel est journaliste et écrivain. Une nuit avec Jean Seberg est son cinquième roman. Dans cette œuvre inclassable, roman «moderne» éclaté ne faisant pas honneur au genre, une vieille dame, inquiète de la disparition de son petit-fils fragilisé par les attentats du Bataclan, replonge dans son passé algérien, en convoquant notamment l'actrice américaine Jean Seberg (1938-1979).

Elle rencontra cette dernière en 1970, au moment où elle était très impliquée auprès des Blacks Panthers, groupuscule politique radical qui luttait contre la discrimination des minorités afro-américaines. Seberg fut persécutée par le FBI, mise sur écoute par Hoover, et même peut-être éliminée si l'on en croit la thèse de son garde du corps Guy-Pierre Geneuil dans son livre Ma star assassinée. Le taux d'alcoolémie que l'on a retrouvé dans le sang de la victime ne pouvait pas avoir été ingurgité par l'actrice seule... On la retrouva quelques jours après sa disparition, étendue sous une couverture disposée sur le siège arrière de sa voiture. Elle avait laissé un mot pour son fils, d'où la thèse officielle du suicide.

Évocation volontaire ou hasard des destinées, Seberg aurait eu 80 ans le 13 novembre prochain, date tristement célèbre des attentats du Bataclan et des terrasses parisiennes dont il est également question dans le livre. Une idée curieuse que de vouloir imbriquer l'actualité du terrorisme parisien dans les menées politiques des Black Panthers, autour du symbole tragique et de la figure iconique de l'actrice Jean Seberg. Contrairement au cinéma qui ne lui a pas proposé de rôle à la mesure de son talent, la littérature a beaucoup contribué à la carrière posthume de l'actrice (Marilyn Monroe et Natalie Wood, destins tragiques s'il en est, lui ont volé le vedettariat médiatique !). Alain Absire a mis en scène l'actrice dans son admirable roman biographique Jean S. en 2004. Plus récemment, Ariane Chemin a écrit un ''romenquête'' sur l'union de Seberg et de Gary dans un récit, Mariage en douce, publié en 2016. Enfin, de nombreux essais sur le couple Seberg/Gary ont été publiés par des auteurs aussi différents que Pol Serge Kakon, Jean Lou Alexandre, Simon Guibert, Maurice Guichard et enfin, David Richards qui proposait en 1981 une biographie officielle et passionnante de l'actrice.

Charrel vient hélas lester cette liste avec un ouvrage qui ne restera pas dans les annales. En effet, si l'auteur a eu raison de choisir un court moment sortant enfin de la période la plus connue de la comédienne (son rôle de vendeuse du Herald Tribune sur les Champs Elysées, au moyen d'un accent anglais impayable), elle met en scène (quoique relativement peu au final) Jean Seberg de manière trop superficielle et spectrale (elle l'appelle d'ailleurs J., effaçant du même coup le nom de la star). Les résonances avec la guerre d'Algérie puis Daech convainquent encore moins d'autant plus que le style, très proche du roman populaire voire du roman de gare, déconcerte par sa banalité et son automatisme journalistique. Le tout est donc très inégal et ennuyeux.

Pour qui aimerait retrouver Jean Seberg dans une œuvre littéraire accomplie, nous conseillerons plutôt le formidable récit de Carlos Fuentes, Diane ou la chasseresse solitaire, qui évoque la rencontre de l'auteur avec Jean durant le tournage de ''Macho Callahan'', un très mauvais western de 1970 dans lequel l'actrice montre toute sa beauté et sa vulnérabilité.


Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 31/10/2018 )
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