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Les abus de la pharmacopsychologie
Ottessa Moshfegh   Mon année de repos et de détente
Fayard 2019 /  20,90 € - 136.9 ffr. / 304 pages
ISBN : 978-2-213-71151-5
FORMAT : 13,5 cm × 21,5 cm
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En juin 2000, l’héroïne du roman, belle et riche diplômée de Columbia, qui vit dans le quartier huppé de l’Upper East Side à New York, veut faire table rase de tous ses problèmes psychologiques, de ses angoisses existentielles ; elle veut dormir pendant un an pour retrouver la sérénité, le bien-être d’un nouveau-né, et repartir de zéro. «Je me tenais à l’écart de tout ce qui risquait de stimuler mon intellect ou de me rendre envieuse ou angoissée (…) Mon hibernation relevait d’un instinct de conservation. Je pensais qu’elle me sauverait la vie».

Elle démissionne de son emploi dans une galerie d’art branchée et transgressive. Elle tolère à peine Reva, sa meilleure amie, qui essaie de l’aider, bien que névrosée ; elles s’utilisent mutuellement, chacune à sa manière. En fait, elle veut passer en veille prolongée : «Je pensais que la vie serait plus tolérable si mon cerveau était plus lent à condamner le monde autour de moi. J’étais en proie à la misère, au désir d’échapper à la prison de mon esprit». Le docteur Tuttle, encore plus atteinte que la narratrice, lui fait essayer un remède expérimental, l’Infermiterol (une invention de l’auteur) qui lui fait subir des pannes de plusieurs jours. Elle prend une telle quantité de comprimés que, dans la réalité, elle serait morte depuis longtemps !

Ce roman est avant tout une satire de la psychiatrie et de ses abus, ses médicaments trop nombreux et ses théories parfois fumeuses. C’est aussi le déroulé d’une expérience bizarre, dans lequel on découvre la famille morte quand la narratrice était jeune, ses tentatives d’amour, ses failles ainsi que son présent chaotique. Les personnages ont tous des problèmes psychologiques, comme la plupart de ces new-yorkais qui essaient de survivre dans la jungle de la grande ville ; les portraits sont, de fait, très caustiques. Mais c’est surtout le récit d’une volonté de s’absenter du monde, de ne plus rien éprouver de négatif, de s’exclure de la marche du temps.

Malheureusement, lire un pavé de trois-cents pages sur quelqu’un qui veut dormir est un peu... soporifique ; plus le roman avance, plus l’ennui plombe. On se réveille en sursaut le 11 septembre 2001, en même temps que la narratrice qui regarde en boucle, traumatisée, l’image de la pauvre femme qui tombe dans le vide. Reva a péri dans l’incendie. Un roman de la résistance passive, où l’on rit jaune.

Otessa Moshfegh est une romancière américaine née à Boston en 1981.


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 02/09/2019 )
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