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Le hasardeux parcours de l’exil
Mathilde Chapuis   Nafar
Liana Levi 2019 /  15 € - 98.25 ffr. / 160 pages
ISBN : 979-10-349-0165-4
FORMAT : 14 cm × 21 cm



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Mathilde Chapuis (née en 1987) a sillonné la Grèce, la Turquie et le Liban. Son premier roman Nafar nous fait partager sa proximité avec des exilés syriens rencontrés en Turquie. Parmi les routes clandestines empruntées par ces prétendants à l’Europe, la traversée du Meriç est l’une des options possibles mais elle est très dangereuse : atteindre la Grèce depuis la Turquie en franchissant le fleuve-frontière nommé Maritza en Bulgarie (Sylvie Vartan l’a chanté, avec les douleurs de l’exil), le pays où il prend sa source, jusqu'à Evros en Grèce. Mais la Grèce est en Europe et le territoire est surveillé par les militaires.

Une nuit d’octobre, dans le froid atténué par son seul vêtement chaud, une veste en daim bleu achetée en solde, un homme qui vient d’Homs où il tenait un café prospère, un café désormais en ruines, se cache dans l’abondante végétation au bord du fleuve pour tenter la traversée clandestinement. Il s’enfonce dans la forêt, le cœur battant, le souffle court ; non loin, le fleuve gronde. C’est le dernier obstacle avant la promesse d’une vie nouvelle et meilleure, loin de la Syrie et ses bombardements, les ruines, la faim au ventre. Cet homme que l’on suit pas à pas dans sa traversée-épopée est un nafar ; le mot vient de l’arabe classique et désigne un voyageur issu d’une région pauvre, contraint de travailler dans un pays plus riche, coupé de ses racines, un migrant en langage moderne. On ne connaît pas son nom ; à travers son lien intime avec la narratrice, son histoire se dessine par fragments.

La loi 49 de Bachar-el-Assad menace la population syrienne : «toute personne affiliée à l’organisation des Frères Musulmans sera condamnée à la peine capitale». La jeunesse du fugitif s‘est déroulée sous la menace de la dictature, l’élan des printemps arabes a échoué, il n’y a plus d’espoir. L’exil, les mois d’attente avant le passage, telle est la vie du nafar qui rêve de paysages calmes et blancs dans une maison à soi, en Suède ou ailleurs. «Leur existence se résume à une tentative permanente et désespérée pour entrer en contact avec les bonnes personnes, pour avoir les bonnes informations, tentative ultime pour quitter la Turquie dans les meilleures conditions».

Ce premier roman est réussi, poignant, d'une plume sensible qui retranscrit efficacement le drame des migrants, des exilés, des nafarat, leur obsession et le long travail de deuil pour leur pays d’origine. Un récit qui devrait aider à réfléchir sur notre rapport à l’étranger.


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 26/08/2019 )
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