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Les martyrs de Boormeebeek
Sylvestre Sbille   J'écris ton nom
Belfond 2019 /  17 € - 111.35 ffr. / 313 pages
ISBN : 978-2-7144-8225-9
FORMAT : 13,6 cm × 19,2 cm
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Le titre du premier roman du journaliste belge Sylvestre Sbille évoque d'emblée Paul Eluard et son poème de 1942, composé face à l’occupation allemande. Ce beau récit tragique fait réfléchir au courage, à l’engagement personnel en temps de guerre, et rend un hommage romancé aux deux frères Livchitz, le frère ainé Alexandre dit Choura, et Youra, jeune médecin de vingt-cinq ans qui ne peut plus travailler en tant que Juif. Il est la tête pensante de l’attaque du convoi n°20 du 19 avril 1943 à Boormeebeek, qui emmena des prisonniers dans des fourgons à bestiaux vers Auschwitz et l'extermination.

Ce roman dur dit la réalité de personnages cruels tel que Kurt Asche, chargé de la déportation juive en Belgique. Les jeunes résistants, eux, ne reculent devant rien. Youra, l’Ukrainien exilé, brave le couvre-feu pour écouter du jazz interdit par la censure ; un soir, il décide de se lancer vers le danger. «Les actions d’éclat, c’est bien beau, mais ça prend tout le monde en otage. Et voici qu’il s’apprête à rejoindre Choura à sa manière. Rachel aura deux héros comme fils, ça rétablira l’équilibre (…) Désormais l’aîné n’aura plus le monopole de l’action. Ce soir Youra rejoint son frère dans les ordres».

Avec la fougue de son idéalisme, il a un plan pour arrêter le train en rase campagne et ouvrir les portes cadenassées avec un matériel très sommaire : des vélos, une lanterne et un pistolet. Par miracle, ils réussissent et 231 déportés retrouvent le chemin de la liberté en se dispersant dans la forêt. Youra Vipchitz est exécuté par les SS le 17 février 1944, son frère, un peu plus tard. L’auteur mentionne aussi la témérité d’une jeune infirmière, Régine Krochmal, qui a été libérée du train, héroïne ordinaire qui soignait les autres. Les pages qui précèdent son évasion sont d’une rare intensité.

Sylvestre Sbille interroge tout particulièrement les motivations conscientes ou inconscientes qui poussent Youra à risquer sa vie, prendre en main son destin, lui le pur esprit qui céda à ses instincts ; chacun étant libre d’agir ou non, de collaborer ou résister. On ne naît pas héros, on le devient. «Il n’y a pas que l’Allemagne : toute l’humanité peut être lue comme une espèce soumise à des concepts abstraits auxquels elle veut croire. Les civilisations sont des constructions bâties sur des fictions savamment choisies des prophéties qu’il faut réaliser. La conquête. Le progrès. Le règne».

D'une écriture criante de vérité, le récit remplit un devoir de mémoire. On pense aussi à Sophie et Hans Scholl, au groupe de la Rose Blanche, sacrifiés comme tant de jeunes européens de l'époque.


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 08/11/2019 )
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