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Mrs Dalloway et Tata Mandela
Fiona Melrose   Johannesburg
Quai Voltaire 2020 /  23 € - 150.65 ffr. / 320 pages
ISBN : 978-2-7103-8593-6
FORMAT : 13,5 cm × 22,0 cm

Cécile Arnaud (Traducteur)
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6 décembre 2013 : Johannesburg se réveille avec l’annonce du décès de «Tata Mandela». Gin (de Virginia), artiste plasticienne, qui vit à New-York depuis une vingtaine d’années, est revenue dans sa ville natale le temps de quelques jours, pour fêter les quatre-vingts ans de sa mère Neve Brandt.

September, ancien mineur noir chez Diamond, clochard, bossu, blessé à la tête par une balle il y a longtemps, lors de manifestations dans la mine, se réveille sur ses cartons trempés par la pluie. Mercy, la domestique noire des Brandt, s’affaire dans la cuisine, résignée et silencieuse. Dans la maison voisine, la sœur de September, Duduzile, réveille ses patrons avant de porter de la nourriture à son frère. A l’immeuble Diamond, Peter, avocat de la mine et ancien soupirant de Gin, se morfond en pensant à son retour.

Ce roman choral décrit une journée à Johannesburg ; plusieurs personnages, blancs et noirs, riches ou pauvres, dans cette ville où la mort est si proche, et la menace derrière chaque porte ; le récit se terminera par un drame poignant. Au fil des pages, l’ambiance s’alourdit et devient suffocante ; l’orage éclate dans la soirée. Dans l’hémisphère Sud, c’est le plein été.

Fiona Melrose s’est largement inspirée de l’œuvre de Virginia Woolf, Mrs Dalloway, qui donne aussi une fête le soir. Elle opte pour des prénoms similaires, allant jusqu’à ''suicider'' la tante de Gin dans l’eau, tout comme l’auteure britannique. Comme Big Ben et Londres rythmaient la journée de Clarissa Dalloway, Johannesburg divise les moments en différentes occupations. La ville et ses habitants sont à l’unisson d’un événement, mais chacun avec des préoccupations différentes, dans la chaleur écrasante. Tous veulent rendre un dernier hommage au héros national à la Résidence.

Cette journée particulière se vit différemment à travers chaque conscience ; ils ont leurs préoccupations, leurs peines, leur misère, une façon de dénoncer en essayant de comprendre la souffrance morale de chacun, passée et présente. L’auteure questionne les relations, les graves problèmes de l’altérité entre deux mondes qui ne se comprennent ni ne s’aiment pas, et l’injustice qui en découle, inévitable et récurrente depuis des années, même après la fin de l’Apartheid qui n’a rien réglé. Les grands portails télécommandés derrière lesquels les Blancs se réfugient, les vitres, les bruits de la rue laissent peu de place à l’écoute de l’autre. Fiona Melrose évoque aussi les conflits entre les ethnies noires : Zoulous, Sothos, immigrés zimbabwéens.

On retrouve les thèmes chers à Virginia Woolf, la nature luxuriante, comme les agapanthes de la couverture du roman, les atmosphères, le climat orageux et les descriptions fines des psychologies. Johannesburg se lit comme un hymne d’amour de l’auteure à sa ville natale et un bel hommage à Virginia Woolf. «Il faut avoir pitié des blancs parce qu’ils n’ont que leur pouvoir (…) Ils n’ont pas de culture, pas d’identité, pas de rituels. Quand leurs parents meurent, ils n’ont que quelques chansons d’un autre pays à chanter. Nous, nous asseyons, sous le ciel de Dieu et racontons des histoires que connaissaient déjà nos ancêtres, des histoires venues de la terre».

Dans la droite lignée d'André Brink, J.M. Coetzee ou Nadine Gordimer.


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 07/02/2020 )
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