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Fils de...
Jorge Franco   Le Ciel à bout portant
Métailié - Bibliothèque hispano-américaine 2020 /  22 € - 144.1 ffr. / 348 pages
ISBN : 979-10-226-0990-6
FORMAT : 14,1 cm × 21,5 cm

René Solis (Traducteur)
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La violence liée au narcotrafic, avec ses vingt-mille morts, plus les victimes collatérales, est un thème récurrent de la littérature colombienne contemporaine, un exorcisme par les mots, qui n’hésite pas à dépeindre le climat de guerre civile instauré par les cartels sur tout le pays au cours des dernières décennies.

Jorge Franco, né à Medellin en 1962, s’intéresse dans son dernier roman à un point de vue original, celui des enfants de trafiquants. Le trois décembre 1993, Pablo Escobar, roi sans partage des cartels, est abattu par la police. C’est le début de la fin du clan et de son règne absolu sur la société colombienne. L’appareil juridique, les victimes et les cartels concurrents sont alors aux trousses des lieutenants d’Escobar.

Parmi eux, Libardo craint pour sa fortune amassée illégalement, sa liberté et surtout sa vie. Marié à Fernanda, ex miss Medellin, il a deux garçons adolescents, Julio et Larry. Il disparaît, kidnappé peu après la mort d'Escobar. Douze ans plus tard, ses restes sont retrouvés ; Larry, exilé à Londres, revient pour reconnaître son père et l’enterrer dignement.

Quelle est la responsabilité des proches des narcos quand ils n’ont pas participé activement aux crimes, mais ont bénéficié d’une vie de luxe et supportent le poids d'un passé criminel ? C’est la question qui parcourt le roman ; l’auteur entremêle trois périodes distinctes dans la vie de Larry : son voyage en avion de Londres à Medellin, pendant lequel il rencontre Charlie qui revient à Medellin enterrer également son père, une personnalité locale ; son arrivée et les premiers jours dans sa ville, très mouvementés et arrosés puisque il est de retour pour l’Alborada, la fête organisée par un concurrent d’Escobar le trente novembre, pour fêter décembre et Noël. Ce ne sont que feux d’artifices et boissons, dans une ambiance de violence. Larry se traîne fatigué et voudrait revoir sa famille mais Pedro, son meilleur ami, l’entraîne dans les rues. La troisième partie raconte son enfance et son adolescence, vécues au rythme des affaires illicites et des guerres mortelles entre cartels.

Ces trois récits alternent habilement, et précisent le caractère de Larry, partagé entre l’envie de tirer un trait sur ce passé honteux, de fuir tous ces souvenirs, et la culpabilité de s’éloigner. Fernanda nourrit une rancune tenace contre son mari qui la trompait ; elle se réfugie dans l’alcool et le jeu. Julio, l’aîné, s’est éloigné de la ville et se consacre à l’exploitation de la seule ferme qui lui reste, le patrimoine familial ayant été pillé à la disparition de Libardo.

Ce retour douloureux permet d'explorer le rapport à la terre natale maudite, avec un lien indéfectible, et la vie dangereuse en Colombie où des innocents payent de leur vie pour ces trafics. Cela donne un roman fascinant sur Medellin et ses cartels. Une série télévisée est prévue. La chute est aussi extraordinaire qu’inattendue.

«Libardo venait d’en bas, tout en bas. Il n’avait pas terminé le lycée et avait rejoint les bandes de la zone haute du quartier San Cristobal (…) Quand je lui ai demandé pour quoi il faisait ce qu’il faisait, il m’a dit, c’est la vie fiston, un jour tu comprendras. Je n’ai jamais compris mais je supposais que c’était comme naître noir, blanc, grand ou petit. C’était ce que nous étions. Même s’il y a toujours quelqu’un pour me rappeler qui j’étais».


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 17/02/2020 )
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