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Briser le cycle de la violence
Nicolas Rodier   Sale bourge
Flammarion 2020 /  17 € - 111.35 ffr. / 213 pages
ISBN : 978-2-08-151151-4
FORMAT : 13,8 cm × 21,0 cm
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Sale bourge, premier roman de Nicolas Rodier, décrit la vie de Pierre, de l'enfance à l'âge adulte. Ce dernier est né dans une grande famille catholique de Versailles, une famille apparemment «privilégiée» de la haute bourgeoisie. Sa famille maintient son statut social en envoyant ses enfants dans des écoles privées et des classes préparatoires, mais le témoignage de Pierre sur sa vie révèle un cycle familial néfaste, empreint de violence physique et émotionnelle.

Nicolas Rodier divise le roman en cinq parties, chacune composée de souvenirs personnels détaillant différentes périodes de la vie de Pierre. Dans les premières parties, Pierre décrit les abus qu’il a subis de la part de ses parents et de sa tante. Tout au long de son enfance, il subit en effet leur violence. Non seulement il a honte des actions de sa famille, mais il a également honte de lui-même pour faire partie de sa famille. De temps en temps, il essaie de résister à la violence et de reprendre le contrôle de sa vie, mais la structure de pouvoir stricte de sa famille l’oblige à céder. Il se tourne alors vers les substances, les drogues et l’alcool, pour faire face.

Tout au long du roman, Rodier explore la question suivante : une personne qui a subi des abus dans son enfance peut-elle mettre fin au cycle des traumatismes et vivre une vie sans leur empreinte à l’âge adulte ? Dans le cas de Pierre, la réponse semble être non, du mois pas complètement. Dès le début du roman, l’auteur révèle que Pierre se retrouve avec une peine de prison pour violences conjugales. Malgré cette nouvelle, le lecteur, en suivant son histoire, garde l’espoir que Pierre puisse échapper au cycle de la violence. Au début de l’âge adulte, il tente de redéfinir sa vie en suivant une thérapie, en prenant ses distances avec ses parents et en épousant Maud, une femme qui le rend heureux sans le recours à la drogue ni à l'alcool. Cependant, la violence s'exprime en lui... et contre Maud.

Un problème que ce récit pose est ainsi la normalisation de la violence conjugale. En raison de la manière intime dont Pierre raconte son histoire, il est facile pour le lecteur de s’identifier à lui, avec le risque qu’il lui pardonne ses actes violents en raison de son passé traumatisant. Si cette interprétation est possible, il est clair que Nicolas Rodier n'excuse pas la violence conjugale. Il est vrai qu’il invite le lecteur à s’identifier à Pierre en décrivant son traumatisme passé. Cependant, le procès de Maud contre Pierre et la volonté de Pierre d’admettre ses fautes sans rejeter la faute sur quelqu’un d’autre révèlent que le message de l’auteur va contre la violence conjugale.

En fin de compte, le cycle de la violence n’est pas complètement perpétué. Malgré son passé violent, Pierre assume la responsabilité de ses actes et peut commencer à réparer sa relation avec sa mère. A travers l’histoire de Pierre, Rodier montre qu’il est difficile, mais possible, de briser les cycles familiaux.


Zoe Howard
( Mis en ligne le 11/11/2020 )
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