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Guerre et paix
Claudia Hernández   Défriche coupe brûle
Métailié - Bibliothèque hispano-américaine 2021 /  21,50 € - 140.83 ffr. / 302 pages
ISBN : 979-10-226-1117-6
FORMAT : 14,0 cm × 21,5 cm

René Solis (Traduction)
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L’anonymat et le sens de la clandestinité, vestiges des années de guerre civile, dominent ce sombre roman ; un récit désabusé face à l’ampleur des progrès que doit accomplir la société salvadorienne patriarcale pour donner aux femmes leur juste place.

Roza tumba quema (son titre original), publié dans son pays en 2017, est le récit de la lutte quotidienne d’une femme, autrefois jeune guerrillera et victime pendant le conflit d’abus sexuels, pour parvenir à élever ses quatre filles, leur donner les opportunités dont elle a été privée, faire des études, avoir un métier, être indépendante, condition indispensable pour de meilleures perspectives. Son anonymat pèse sur la lecture et fait perdre ses repères au lecteur qui ne sait plus très bien de quel personnage l’auteure parle ni de quel lieu. Ce sentiment d’impuissance implacable semble être le reflet de la condition féminine dans ce pays, une existence sans importance, méprisée. La lutte en cours pour la normalisation et la reconstruction de la société salvadorienne est entravée par un taux de chômage élevé et la violence perpétrée par les «maras», gangs mafieux de dealers à grande échelle. En même temps, s’engage une réflexion sur la place des femmes dans la guerre civile d’autrefois, et leur condition en temps de paix, avec la réminiscence perpétuelle du passé qui vient heurter le présent. Ces années de lutte l’ont endurcie peut-être trop.

Au départ, la mère recherche sa première fille qui lui a été enlevée pendant le conflit, revendue à l’adoption internationale en France pour financer la guerre civile. L’adolescente ne connaît pas sa mère biologique, n’a aucun lien avec son pays d’origine et ne parle pas l’espagnol. Elle refuse le contact. Cette fragmentation culturelle et familiale des enfants enlevés à leurs mères est un des ravages des combats dans la société salvadorienne, aux séquelles à l’impact durable. Cette femme a réuni difficilement la somme nécessaire pour son grand voyage à Paris, dans l’espoir de ramener sa fille, sans anticiper le mur de mépris et d’hostilité auquel elle se heurtera.

Toutes les difficultés de la reconstruction du pays apparaissent en filigrane. Le Front de Libération nationale, Farabundo Marti (du nom de son fondateur communiste), est devenu plus tard un parti politique, la guerre civile ayant duré de 1980 à 1992. Cette anomie sociale, l’absence de valeurs communes empêchent de faire tenir un schéma narratif stable, dans le roman comme dans cette société meurtrie. Cette lutte désespérée de la mère pour ses filles est un hommage à toutes les femmes d’Amériques centrale et du sud, qui subissent l’humiliation d’une société archaïque et patriarcale. «Elle n’était pas le genre de femme qui pensait que sa contribution au combat était d’offrir une compensation aux combattants».


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 07/06/2021 )
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