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Littérature -> Romans & Nouvelles |
| Jean Songe Tout (ce que je sais) vient du noir Calmann-Lévy 2004 / 17 € - 111.35 ffr. / 398 pages ISBN : 2-7021-3452-1 FORMAT : 14x21 cm Imprimer
Tout (ce que je sais) vient du noir est un OVNI littéraire dans notre paysage éditorial national ! Roman schizophrène allaité sans sevrage au sein de la culture-médias, il est, selon le mot de lauteur, un roman psychotronique
Psychotronique
Comme un mélange de pathologie névrotique et de surdose aux séries cultes, films hollywoodiens ou asiatiques et jeux vidéo planétaires, un avorton psychotique de la world culture. Joseph Hiden, héros de ce roman, serait alors la victime de ce monde psychotronique, fan de X-files et de Twin Peaks, des films de Tarantino et des épopées libidineuses dhéroïnes nippones kawaï (mignonnes) aux yeux diamantaires
Le tout chapeauté par le rouleau compresseur dune télé-réalité à limagination perverse
Si Hiden finit en centre pour maboules, cest quil sest quand même mis dans la tête de copuler avec un magnétoscope ! «Navais-je pas fracassé à coups de boule mon téléviseur, plongé ma tête ensanglantée dans le tube cathodique afin de passer dans une autre dimension ?»
De quoi tomber raide dingue en effet ! Notre otaku overdosé évolue dans deux, voire trois, mondes parallèles. Celui de Génésistrine, sorte de village psychiatrique où notre schizoïde doit démêler une intrigue étrange : un auteur de graffitis bizarres terrorise les femmes du camp
par ailleurs toutes tombées sous le charme de notre héros. Larmée, avec ses gadgets james-bondesques, est sur le coup, de même quune princesse animale découpeuse de viande ! Lautre monde, cest celui de Lupo, double de Joseph, jeune loup-garou ayant gravi la colline californienne pour devenir, malgré ou grâce à sa pilosité canine, le compagnon des Tom Cruise, Bruce Willis et De Niro internationaux. Loccasion dun délire sur le monde du septième art américain.
Impossible daller plus loin dans lesquisse du décor et de lhistoire. Ce roman ne se raconte pas. Il se savoure ou se jette aux orties selon lhumeur. Pour tout dire, il est prenant, écrit dune plume évidemment affolée mais assurément littéraire. Je casse la coquille duf de mon crâne, il souvre en deux et mon cerveau dégueule son omelette mentale, explique le narrateur (p.16). Doit-on y voir un éloge à labandon de soi littéraire, à une écriture automatique, débridée, impulsive jusquaux limite de la conscience ? Une lame de rasoir sétait glissée sous ma plume, la bibliothèque rose avait viré au vert vomi (p.301). On ressent en tout cas le plaisir des mots et dune imagination libérée, ce en quoi le roman nest pas si noir que lon croirait ; il y a une certaine joie là-dessous, et de lespèce communicative !
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 17/05/2004 ) Imprimer | | |
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