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Sale dragueur, va…
Hugo Renard   J'aime les filles
Le Rocher 2004 /  14.90 € - 97.6 ffr. / 176 pages
ISBN : 2268050394
FORMAT : 13 x 20 cm
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Il ne vous faudra que deux petites heures pour en venir à bout. C’est dire s’il est rapide. S’il est rapide à lire. Car là, nous ne parlons pas de ses lamentables prouesses sexuelles d’adolescent trop émotif, qu’il nous martèle avec candeur pendant les vingt premières pages du bouquin. Au cas où ça intéresserait quelqu’un. Quoique. Les lecteurs masculins y verront sans doute quelques réminiscences de leurs émois passés, du temps où, jeunes puceaux inexpérimentés, il nourrissaient une certaine solidarité masculine envers un dénommé Lucky Luke (vous savez, «l’homme qui tire plus vite que son ombre…»).

Bon, globalement, le livre d’Hugo Renard parle beaucoup de sexe. Remarquez, il a tout de suite annoncé la couleur avec le titre de son livre. S’il avait appelé son roman «j’aime les choux-fleurs» ou «j’aime ma maman», on aurait pu crier à la tromperie sur la marchandise, et exiger de son libraire un remboursement aussi immédiat que justifié. Mais là, non. Certes, ça ne s’appelle pas non plus «j’aime le sexe», et c’est normal, parce qu’il raconte justement les mésaventures de sa vie sexuelle d’une façon qui n’est pas scabreuse, mais au contraire pétillante, pleine d’autodérision, d’ironie et d’humour.

Qu’il aime les filles, nous le découvrirons au fil de notre lecture, mais qu’il s’aime lui, c’est indéniable. L’homme, non content de nous raconter sa vie sentimentale à la première personne, pose également en couverture, assis sur la courbe d’une chute de reins rebondie, tout en costume négligé, pieds nus, avec une barbe de trois jours et un regard de braise signifiant sans doute que s’il aime les femmes, il s’apprête à vénérer la lectrice qui achètera son livre.

On l’aura compris, Hugo Renard veut se la jouer vieux routard du charme. Il l’annonce d’ailleurs sans fard sur la quatrième de couverture, assez racoleuse : «Les hommes se feront vite un ami de ce personnage flegmatique, entre Hugh Grant et Jean Rochefort, qui séduit de ravissantes créatures sans comprendre pourquoi.» Vu sous cet angle, force est de constater que nous non plus, on ne comprend pas pourquoi. Un personnage aussi narcissique pourrait au contraire rapidement prêter à l’agacement. Est-ce qu’une fille pourrait par pitié expliquer à ce jeune homme que ce n’est pas parce qu’on accumule trois conquêtes que l’on peut illico s’auto-estampiller séducteur agréé Julio Iglesias ? Séducteur agréé Aldo Maccione, à la rigueur… Les vrais séducteurs n’affichent pas ainsi la couleur, ils sont beaucoup plus subtils. Ils n’ont pas besoin d’aider la pauvre blonde à comprendre qu’attention, elle est sur le point de se faire séduire, la petite veinarde.


Mais penchons-nous plutôt sur son roman. Il y parle pénis, certes, mais évite brillamment le ton d’une Catherine Millet, qui expose toute son intimité au grand jour (et malheureusement, au sens propre). Renard, lui, raconte ses aventures sous forme d’anecdotes, en petits chapitres vifs et courts qui se succèdent allègrement. Et c’est drôle. Le chapitre où il raconte son combat contre les morpions qu’il a attrapés d’une présentatrice télé, en particulier, est tout simplement hilarant.

Un irrépressible frisson d’irritation prélude à une lecture rafraîchissante et, somme toute, assez plaisante, à condition de ne surtout pas la prendre au premier degré. Hugo Renard, jeune musicien trentenaire à la ville, a une façon de parler de sexe paradoxalement pleine de pudeur. En fait, il arriverait presque à nous laisser croire qu’il ne tombe que sur des furies avides de luxure, là où lui ne rêvait que d’une gentille petite histoire d’amour. Au final c’est doux, tendre, presque naïf, et c’est surtout noyé sous des litres d’humour et de jeux de mots, parfois un peu lourdingues, parfois non, mais toujours bon enfant.


Agnès Abécassis
( Mis en ligne le 14/07/2004 )
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