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Où peut-on être mieux qu’au sein d’une famille ? Partout ailleurs.
Hervé Bazin   Vipère au poing
Grasset 2004 /  16 € - 104.8 ffr. / 315 pages
ISBN :  2-246-09307-4
FORMAT : 13x21 cm
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A l’occasion de la sortie du film de Philippe de Broca, Vipère au Poing, les éditions Grasset rééditent le roman. Publié en 1948, c’est le premier volet d’une trilogie largement autobiographique, qui narre la vie de Bazin, enfant (Vipère au Poing), jeune adulte (La Mort du petit cheval), homme d’âge mûr enfin (Le Cri de la chouette), jusqu'à la mort de sa mère, surnommée «Folcoche», contraction de folle et de cochonne.

Né en 1911 à Angers, Bazin a 6 ans lorsque ses parents partent pour la Chine. Lui, «Jean», dit Brasse Bouillon» dans le roman, et son frère aîné, Ferdinand, alias «Fredie» ou «chiffre», sont confiés à la garde d’une grand-mère paternelle, «adorablement sévère», et élèves à la «Belle Angerie», «siège social depuis plus de deux cents ans de la famille Rezeau», sorte de «Faux château» du nom originel de «Boulangerie», immense bâtisse, inconfortable, rebaptisée par des «mystiques à la petite semaine».

Le «récit devient drame» à la mort de la grand-mère car la mère paraît. Le premier contact est très physique : point d’effusion grotesque de tendresse, mais de bonnes gifles assénées par une main experte, envoient les deux enfants au sol, sur le quai de la gare, sous les yeux craintifs du petit frère Marcel, dit «Cropette», né à Shanghai, et sous le regard indifférent d’un père ayant «plus d’esprit que d’intelligence», démissionnaire de son poste de professeur, pour «régner sans gloire» sur les terres de la famille, poursuivant des recherches généalogiques et entomologiques. Le sixième personnage de cette famille, toujours vêtu d’une soutane, interchangeable, est le précepteur ; de ABI à BVII, il sera chargé de l’éducation sous l’inquisitrice surveillance de Folcoche.

De privations en humiliations, de punitions vicieuses en vexations publiques, de mesquineries hargneuses en provocations ricanantes, de machinations sadiques en frustrations machiavéliques, Folcoche allume la flamme d’une haine farouche dans le cœur de ses enfants. Seul Jean va la défier, lui tenir tête, et l’obliger à baisser les yeux, utilisant ses armes, ses perfidies, haineux et combatif jusqu'à vouloir sa mort, jusqu'à l’organiser. Mais cette vipère là ne meurt point, résiste à la noyade et au poison, ainsi qu’à la maladie et à la douleur. «Mon suaire n’est pas encore filé», dit-elle. Elle abdique cependant, sous la violence des coups portés et accepte d’envoyer ses enfants au collège, non sans quelques «vacheries» d’accompagnement.

La phrase de conclusion, «Merci, ma mère ! Je suis celui qui marche, une vipère au poing», n’est pas une allégorie corrosive et amère mais l'affirmation d’un homme formé à la haine quand d’autres le sont à la tendresse. Ce roman a valu à l’auteur un succès de scandale et une entrée fracassante dans le monde littéraire. C’est Paul Valéry qui lui a conseillé, après quelques essais poétiques non concluants, de s’essayer à la prose, et le succès fut immédiat. Romancier révolté contre sa famille, Bazin devient le peintre des moeurs modernes. En quête de fraternité, dès 1949, il milite dans le mouvement mondialiste qui lutte pour l’amélioration du sort des opprimés et des déshérités.

Le 29 octobre 2004, la quasi totalité des manuscrits et archives Hervé Bazin était présentée à la vente par Drouot, pour estimations, hormis Vipère au Poing. En 1971, le roman a été adapté à la télévision ; Alice Sapritch y campe une Folcoche excessive. Dans le film de Philippe de Broca, Catherine Frot semble dépassée par le rôle. Sans doute, le caractère monstrueux de Folcoche ne passe-t-il pas le filtre de l’image…


Raymonde Roman
( Mis en ligne le 29/11/2004 )
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