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Littérature -> Romans & Nouvelles |
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Être un jeune autrichien en 1940 | | | Christine Leunens Le Ciel en cage Editions Philippe Rey 2007 / 22 € - 144.1 ffr. / 429 pages ISBN : 978-2-84876-091-9 FORMAT : 14,5cm x 22,0cm
Date de publication : 23/08/2007
Traduction de Bernard Turle. Imprimer
A la veille de la deuxième Guerre mondiale, lAutriche vient tout juste dêtre annexée au Reich. Joannes, encore jeune garçon, se laisse vite subjuguer et hypnotiser par le discours délitisme racial. Animé par cette sensation de toute puissance, il rentre dans les Jeunesses hitlériennes. Sa vie ne se résume alors quà la servitude à son groupe, ses parents étant méprisés pour leur circonspection. Mais sa dévotion et son asservissement vont vite prendre fin, lorsquil rentre défiguré avec un bras en moins.
Invalide, il devient alors tout ce quil méprise et tombe dans la dépression. Claquemuré dans sa chambre, il découvre que ses parents hébergent clandestinement une jeune juive, Elsa Kor. Tout dabord déconcerté par cette présence, il se laisse vite attendrir par elle. Commence alors une passion dévorante et anxiogène.
Elsa devient sa chose, enfermée nuit et jour dans une petite pièce à peine éclairée. Seule la certitude dune tutelle pleine et entière rassure Joannes. Par amour ou par faiblesse, il mentira sur le sort de lAutriche, en lui faisant croire que les nazis ont gagné, la condamnant ainsi à vivre auprès lui. Cette relation devient malsaine, noire, équivoque, car débute un véritable jeu de manipulation entre eux. Qui trompe lautre ? Joannes qui senferre dans ses mensonges ou Elsa, beaucoup moins naïve quelle ne le paraît ?
Par ce huis clos étrange, Christine Leunens nous entraîne dans une histoire damour passionnelle et claustrophobe. Nous suivons le regard apeuré de Joannes, Elsa restant bout à bout mystérieuse. Le Ciel en cage débute magistralement, avec une écriture puissante et maîtrisée ; on se sent vite happé par cette histoire au sujet universel, mais cette fulgurance sestompe au fil des pages. On a la sensation que lauteur se perd dans la deuxième partie du livre, ne sachant comment achever son récit. Plus les pages défilent, plus ce sentiment dinachevé prend le dessus. Déception donc, pour un roman pourtant prometteur.
Catherine Martinez-Scherrer ( Mis en ligne le 05/10/2007 ) Imprimer | | |
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