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L’inconsolable destin
Imre Kertész   Dossier K.
Actes Sud 2008 /  19 € - 124.45 ffr. / 204 pages
ISBN : 978-2-7427-7238-4
FORMAT : 11,5cm x 21,5cm

Traduction de Natalia Zaremba-Huzsvai et Charles Zaremba.
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«Il y a une différence essentielle : l’autobiographie se souvient, tandis que la fiction crée un monde». Pourtant, la mémoire n’enlève-t-elle pas de sa substance à la véracité d’un moment, et au-delà, la fiction peut-elle être fondamentalement séparée de la vie de l’auteur ? Après le succès mondial d’Etre sans destin, Irme Kertész s’est vu confronté à ces questions. De la fiction aux souvenirs tenaces, le romancier réfute le caractère autobiographique de son œuvre. Ami et alter ego, Zoltan Hafner tente par ses questions de décrypter et de comprendre l’œuvre et la vie d’Irme Kertész.

L’enfance, temps de l'insouciance, est l'objet de toutes les mystifications ; les souvenirs se délitent, se transforment et s’accommodent. Des souvenirs qui n’ont que peu de place devant la montée du nazisme. Pourtant personne n’avait conscience du danger, de l’impensable mouvement de mort. Déporté, il réussit à garder cette confiance aveugle, une confiance qui l’a sauvé, peut-être mystique. Les barbelés, les cris, l’odeur de la mort, aucun livre ne pourra les décrire, il n’y a pas de mots pour cela. «Être sans destin n’est pas un roman sur l’Holocauste, parce que ce qu’on appelle Holocauste ne peut se décrire dans un roman. J’ai décrit les faits et, bien que le roman essaie de transformer l’expérience inexprimable des camps de la mort en vécu humain, j’étais surtout préoccupé par les conséquences éthiques du vécu et la survie.» Il réfute le mot Holocauste, car un mot ne peut contenir en lui seul «la destruction des juifs d’Europe». Être sans destin est un vécu, mais un vécu remodelé, une œuvre pour rendre supportable ce destin, presque un acte de repentance, pour s’absoudre d’y avoir survécu. «Je me suis enfui dans la survie irréparable où je n’ai pas de passerelle vers mon passé séparé de moi par les barbelés.»

Prisonnier de son passé, puis prisonnier de la dictature de Kadar… Sa vie a été un long cheminement vers l’écriture. Des heures passées à la lueur d’une lampe de chevet, il écrit sans prendre conscience que l’écriture était œuvre avant tout, et non une fuite. Elle creuse, elle torpille les barrages de la mémoire, elle bouleverse et modifie. C’est à la lecture de Mort à Venise qu’il comprend «définitivement que la littérature est un bouleversement complet, un coup irrémédiable porté au cœur, un courage et un encouragement élémentaires, et en même temps quelque chose comme une maladie mortelle.»

Brillant et érudit, Dossier K. offre une magnifique réflexion sur la vie, sur l’Histoire, sur le rôle de l’écrivain. De sa vie, Kertész retient cette envie toujours présente de comprendre, vivre malgré les barbelés de l’âme, vivre dans ce jeu d’ombres, où les souvenirs ténus s’insinuent en filigrane.


Catherine Martinez-Scherrer
( Mis en ligne le 11/02/2008 )
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