| Stefano Benni Margherita Dolcevita Actes Sud - Lettres italiennes 2008 / 20.80 € - 136.24 ffr. / 248 pages ISBN : 978-2-7427-7239-1 FORMAT : 12,0cm x 22,0cm
Traduction de Marguerite Pozzoli. Imprimer
Du haut de ses quinze ans et avec quelques kilos de trop, Margherita vit dans une maison bordélique. Il suffit de regarder son père «avocat défenseur dobjets», qui passe ses journées à réparer tout ce qui lui tombe sous la main : un vrai sacerdoce ! Et sa mère, Emma, «pas très belle, un peu fanée, ressemble à un sachet de thé utilisé», elle fume des «virtuals», cigarettes imaginaires, tout en visionnant «Eternal Love», série lacrymogène. Et ce nest pas son frère aîné boutonneux et fan de foot, ni Eraclito, un «casse-couilles» surdoué, et encore moins son grand-père qui mange des aliments périmés pour se mithridatiser, qui sauveront ce curieux tableau. Mais elle les aime, et surtout ils la laissent libre, libre décrire des poèmes à deux sous, de se promener dans la prairie à la rencontre de la Petite Fille de la Poussière et de se goinfrer dès le réveil.
Mais voilà quun jour, une habitation futuriste sous forme de cube noir sérige sous leurs fenêtres. Adieu la tranquillité, Margherita comprend vite la menace que constitue la famille Del Bene, anges noirs venus dailleurs. Derrière leurs sourires de façade, ils commencent peu à peu à simmiscer dans sa vie. Sous couvert de conseils plus ou moins avisés, voici que ses parents paraissent hypnotisés par les Del Bene, se transformant peu à peu, au gré de leur volonté. Sa mère se badigeonne de crèmes douteuses, son père se pare dun toupet, laîné se brosse les dents plus que de raison et Eraclito se terre dans sa chambre pour tuer les méchants monstres dun jeu vidéo. Et quand elle constate que son père part des nuits durant pour détranges missions, la pétulante Margherita décide dagir, avec laide son chien, Roupi.
Intelligente et bourrée dhumour, Margherita est un personnage bien attachant. A travers son regard toujours cynique, la vie de sa famille devient une sorte de farce littéraire enlevée et pétillante. Stefano Benni a réussi une fable truculente, sans fausse note.
Catherine Martinez-Scherrer ( Mis en ligne le 12/03/2008 ) Imprimer | | |