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Comme un p’tit coquelicot
Jean-Marie Cathala   Solo Vivir - Chronique ordinaire d'une vie trop subie
Bénévent 2008 /  11 € - 72.05 ffr. / 70 pages
ISBN : 978-2756308104
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Quoi de neuf chez les petits éditeurs ? Les éditions Bénévent publient un petit opus, témoignage d’une vie ; l’auteur, Jean-Marie Cathala, est un de ces instit border line, à la culture hybride, occitane, catalane, méditerranéenne, issu de ce grand sud qui lie les gens au sol.

La couverture au pavot rouge évoque la mémoire des morts tombés au champs d’honneur ou autres accidents de la vie, mais aussi, cette petite fleur sauvage qui flétrit dès qu’on l’arrache, dont la liberté est chevillée à ses racines. Le vent du Nord, la Tramontane ébouriffe plus que les cheveux, il s’insinue dans un mode de vie, soufflant sans distinction sur les lieux et sur les âmes qui les hantent. Terre de souvenir, terre d’encrage, les racines ne portent plus le poids du désarroi qui vient arracher d’un coup les espoirs de vie, la folie devient alors douce, mais il faut bien revenir aux cauchemars, sortir de sa coquille pour vomir les humains de l’absence d’une Dulcinée, par qui le malheur arrive et le bonheur s’enfuit.

Le mal de vivre ronge cette déesse des îles, belle à lui faire croire qu’il tient le monde entre ses mains, accompagnée d’un petit bout de chou, bonzaï tendre et craquant de sa maman, soleils des jours heureux, des bonheurs sublimés. Abruptement l’essentielle essence d’une tranche de vie bascule, l’autodestruction assigne le désespoir à demeure, le long rideau noir se déroule à l’infini sur une voie sans issue. Refuge, chercher refuge dans les lieux, Montpellier, les étangs, la mer, cette mer du milieu, Méditerranée, source de vie, de bateaux en partance, d’horizons moins mornes, les copains aussi…

Solo vivir, chant de sirène qui berce une vie d’un coin de paradis planté dans un champs d’orties, c‘est l’univers désespéré d’un «mec» à l’espoir en berne, d’un «desdichado» à la Gérard de Nerval, «le ténébreux, le veuf, l’inconsol黅

Plume rageuse, quelquefois sentencieuse, mots en colère, phrases poétiques, tel est l’univers chaotique d’un héritier de Don Quichotte : «l’utopie est en place et dirige l’orchestre schizophrène de mes pensées d’automne».


Raymonde Roman
( Mis en ligne le 02/06/2008 )
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