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Littérature  ->  Essais littéraires & histoire de la littérature  
 

Atelier littéraire
Jean Rouaud   La Désincarnation
Gallimard - Blanche 2001 /  12.98 € - 85.02 ffr. / 144 pages
ISBN : 2-07-076179-7
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De novembre 1999 à avril 2001, Jean Rouaud a laissé courir ses réflexions littéraires dans les pages de L’Humanité. Ce fut "l’Atelier littéraire" ; atelier sans doute parce qu’à la manière d’un artisan oeuvrant dans son antre, Jean Rouaud y a analysé le concept de littérature, l’a ouvert, disséqué afin d’en mettre au jour tous les ressorts, les tenants et les aboutissants.

Travail de longue haleine que cette histoire de plusieurs siècles que l’écrivain-investigateur retrace non pas en suivant l’ordre chronologique mais rebondissant d’une notion à l’autre, et du même coup d’un siècle à l’autre. Première étape du voyage : Croisset, au XIXe siècle. Ou, en d’autres termes, Flaubert et son oeuvre. Là où se cristallise ce débat qui alimenta tant de propos plus ou moins virulents : le roman doit-il à tout prix renoncer au lyrisme et coller au mieux à la réalité ? Et de là, de "Balzaciens pas libres" en "parler vrai", de "Sacré style" en "nature divine" jusqu’à "Naturellement", Jean Rouaud nous emmène au Moyen Age, puis à Versailles sous Louis XIV, en Judée sur les pas du Christ pour revenir enfin, en compagnie de Stendhal, au XIXe siècle. Parcours pour le moins aléatoire, dont l’auteur restitue les méandres parfois capricieux grâce à une écriture impulsive, intuitive qui confère à ses réflexions l’aspect léger de la pensée spontanée. Une écriture si vive qu’elle fait souvent l’économie du verbe ou bien omet les articulations logiques et s’attarde en de longues phrases dont les escarpements poussent le lecteur à tout reprendre depuis le début.

Y a-t-il quelque rigueur dans cette suite de textes à la saveur vaguement fantaisiste ? Sans doute. Mais il s’agit avant tout d’une analyse très personnelle de l’acte littéraire, menée par un littérateur pour des initiés. Car il faut être initié - et amoureux - pour suivre le rythme et décrypter toutes ces périphrases qui nomment à mots couverts ("Pauvre Louise" pour Louise Collet, le "Vicomte" pour Chateaubriand...).

L’écriture de Jean Rouaud est poétique, irréductiblement poétique, et signe son appartenance à la caste des écrivains - à jamais distincte de la vaste tourbe des "écrivants". Mise au service d’une généalogie de la représentation, elle réalise une superbe et pertinente synthèse entre le chant et la restitution du réel, du concret. Mais ce choix stylistique de Jean Rouaud pour débattre du conflit entre lyrisme et réalisme n’amènerait-il pas à conclure qu’au fond, le lyrisme est inhérent à la littérature et que l’écriture la plus sèche, la plus aride, aurait toujours en elle un rythme propre qui la rapprocherait du chant ?


Isabelle Roche
( Mis en ligne le 23/08/2001 )
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