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Littérature  ->  Essais littéraires & histoire de la littérature  
 

L'ombre et la lumière
Arnaud Genon   Les Indices de l'oubli
Reine Blanche (Editions de la) 2019 /  12 € - 78.6 ffr. / 112 pages
ISBN : 978-2-9558910-5-6
FORMAT : 11,0 cm × 18,0 cm

Arnaud Genon collabore à Parutions.com
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Qu'y a-t-il, finalement, de plus autofictif qu'une photographie, ce bout du réel servant à raconter une histoire ? Hervé Guibert, écrivain du récit de soi, était aussi photographe. Arnaud Genon, spécialiste de Guibert et de l'autofiction, s'intéresse en toute logique à la photographie et sa participation à la narration autofictive.

Préfacé par Marta Caraion, professeure de littérature à Lausanne et auteure de Pour fixer la trace. Photographie, littérature et voyage au milieu du XIXe siècle, cet essai, publié aux éditions de la Reine Blanche, interroge le pouvoir de la photographie à l'aune du soi. Chez lui, Arnaud Genon redécouvre de vieilles photos familiales en la compagnie de sa fille Effie. Ils interrogent ensemble ce que ces photos racontent et masquent à la fois, incursions en partie vaines dans un passé essentiellement muet. «En fait, je suis devant un puzzle où manquent quasiment toutes les pièces, un puzzle par nature impossible à reconstituer».

Photos de sa mère défunte en ses différents âges («Le temps d'une photo, devenir le père de sa mère»), de grands-parents et leurs proches anonymes, d'objets qui racontent d'autres histoires, de paysages, de soi, cet autre soi perdu dans des strates d'un temps perçu comme matrice à anti-matière, l'oubli, l'incertitude, le mensonge aussi. «Photographier, ce serait voler du temps au temps», et exprimerait, «... cette conscience inquiète d'un péril permanent», nous dit Arnaud Genon.

Ces contradictions fondent son analyse : le rapport entre passé, présent et futur, entre la vie et la mort, l'absence et la présence, la réalité et la fiction. Et la poudrent ainsi de mélancolie, de cette belle et saine inquiétude, la plume de l'auteur aidant, teinte d'un bleu-gris doux et, malgré tout, serein. Au-delà du propos existentiel, Arnaud Genon interroge aussi les fonctions sociales de la photographie, et leurs évolutions. Aujourd’hui, «les photos ne sont plus le refuge du passé mais la mise en récit du présent», constate-t-il ; une mise en scène instantanée du soi, qui, la plupart du temps, ne passe pas par l'épreuve de l'archivage, du catalogage, de l’assemblage. Plus d'albums ni de boites à chaussures où conserver ce passé, seules ces nuées égotistes d’insectes à pixels que l'on appelle «selfies». Ces derniers n'échappent pas pour autant à la tragédie fondatrice de la photographie : omettre et mentir.

Un très bel et court essai, qui questionne le lecteur sur son propre rapport aux images du soi et du nous.


Thomas Roman
( Mis en ligne le 29/11/2019 )
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