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L'enfant perdu
Günter Grass   Le Tambour
Seuil 2009 /  28 € - 183.4 ffr. / 728 pages
ISBN : 978-2-02-100461-8
FORMAT : 14,5cm x 22cm

Traduction de Jean Amsler et Claude Porcell
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C’est dans une nouvelle traduction que les éditions du Seuil présentent le roman qui a rendu célèbre Günter Grass quand il l’a publié en 1959. Elle est le résultat d’un séminaire qui s’est tenu à Gdansk en 2005, au cours duquel Günter Grass a commenté la totalité de son roman avec ses traducteurs, parmi lesquels Claude Porcell et Jean Amsler. Non pas que la première traduction de 1961 (effectuée par Jean Amsler lui-même) ait été insuffisante, mais elle partait du principe que la forme même du discours employée par Grass (le libre récit des ses aventures par le héros lui-même), permettait une traduction elle-même libre. Dans cette nouvelle édition, on se retrouve donc au plus près des intentions de l’auteur et le roman prend une tournure neuve qui en rend la lecture nécessaire pour qui veut se plonger dans le récit à la fois minutieux et surréaliste de l’enfant qui a renoncé à grandir.

Nous sommes à la fin des années 20 quand Oscar Matzerath fête ses trois ans, reçoit son premier tambour en fer blanc et décide de cesser sa croissance. Sa vie entière, qu’il nous raconte en battant du tambour, va se dérouler dans cet état d’enfance perpétuelle. Il est donc un nain, mais un nain bien particulier car sa petite taille, il l’a choisie et elle lui permet de vivre les événements les plus tragiques comme caché du regard des hommes. Car enfin, il est un homme, la maturité de l’adolescence et de l’âge adulte vient, même si son apparence physique reste inférieure à un mètre.

Sous son regard désinvolte, nous entrons dans les bouleversements que va connaître Dantzig entre les années 20 et 50. Et ce monde sans cesse déchiré nous apparaît comme à travers un miroir déformant qui rend grotesque la tragédie même ; la mort d’une mère, la guerre ou bien la trahison ne provoquent qu’un désordre momentané. Aussi surréaliste soit cet univers dans lequel le récit d’Oscar nous projette, il rend compte de la réalité de la vie, de l’amour et de la mort avec une intensité inégalée.

On a beaucoup glosé sur les origines du récit et les parallèles entre la jeunesse à Dantzig de Günter Grass et celle d’Oscar apparaissent évidents. Sa croissance contrariée est aussi la métaphore d’une société germanophone, celle de Dantzig, qui peine à trouver sa voie entre adhésion au nazisme et résistance polonaise. Quand Matzerath, le père d’Oscar, meurt, celui-ci renonce à sa petite taille et se met à grandir. Mais son développement ne s’accomplit pas normalement et il reste bossu, à l’image de la jeune République fédérale qui se tourne tout entière vers un libéralisme économique que Grass n’a cessé de combattre.


Amélie Bruneau
( Mis en ligne le 15/02/2010 )
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