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Récit alangui
René Laporte   Hôtel de la solitude
Le Dilettante 2012 /  15 € - 98.25 ffr. / 124 pages
ISBN : 978-2-84263-729-3
FORMAT : 12,0 cm × 18,0 cm

François Ouellet (Préfacier)
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Jérôme Bourdaine, dandy dilettante et un tantinet snob, éprouve un jour «comme une nausée de sa vie entre deux eaux» et décide d’aller passer quelques semaines dans un hôtel perché sur les contreforts de la Grande Corniche, vieil hôtel qui fut autrefois réputé et fréquenté par le beau monde.

La fermeture du pittoresque chemin de fer à crémaillère rendit moins attrayant le trajet devenu très long pour se rendre dans cet endroit un peu magique, qui, de fait, déclina, entretenu tout de même par un vieux couple attaché à ses souvenirs. Seul pensionnaire, Jérôme Bourdaine revit les fastes du passé à travers les discours nostalgiques du maître d’hôtel et plonge dans un univers suranné, lointain et vaguement irréel.

Survient alors une femme, Zoya, pensionnaire elle aussi, mariée mais souvent seule, dont Jérôme, coureur impénitent, tombe plus ou moins amoureux. Cette amourette se développe dans une atmosphère de rêverie, de songes nonchalants teintés de poésie, qui ne débouchera sur rien de sérieux.

Le livre est à l’avenant. René Laporte (1905-1954) promène sa désinvolture oisive et argentée, raconte rêveusement d’un style délicatement désuet, à mi-chemin entre le vers libre et l’onirisme, dans un alanguissement qui nous fait supposer que l’auteur ne croit pas à ce qu’il écrit. Cette recherche de solitude dans cet hôtel quasi abandonné nous entraîne dans une torpeur qu’on n’imagine pas régner dans les ermitages, là où les personnes voulant se ressourcer vont chercher l’isolement qui leur permettra de mettre leurs vies en accord avec leurs pensées, ou l’inverse.


Dany Venayre
( Mis en ligne le 14/05/2012 )
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