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Littérature  ->  Poésie & théâtre  
 

Théâtre de genre
William Styron   Quartier des vénériens
Antigone14 Editions 2018 /  14,80 € - 96.94 ffr. / 144 pages
ISBN : 978-2-37233-040-4
FORMAT : 14,0 cm × 21,0 cm

Bertrand Augier (Traducteur)
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William Styron (1925-2006) est un écrivain américain important, injustement boudé par les médias littéraires. En dépit d'un succès public et critique à chacune de ses différentes publications - notamment Un lit de ténèbres, Les Confessions de Nat Turner et Le Choix de Sophie, œuvres emblématiques –, il semble quelque peu oublié depuis sa disparition en 2006. Or le choix des thèmes, la force des évocations et l'originalité du langage en font un écrivain de premier ordre.

Sort ainsi de l'anonymat, grâce à une jeune maison d'édition (Antigone 14), cette pièce unique de Styron, quelque peu oubliée, écrite en 1973 : In the Clap Shak (littéralement ''Dans la cabane délabrée''), traduite en français sous le titre Quartier des vénériens. Comme souvent chez Styron, la guerre 1939-1945, les Marines, puis plus tard les thèmes du racisme et des droits sociaux déterminent le projet littéraire. Ici, des Marines touchés par des maladies vénériennes croupissent dans une chambre d'hôpital militaire en attendant le traitement miracle et, si possible, un retour au combat.

Une galerie de personnages s'oppose assez frontalement à l'équipe médicale formée elle aussi par des militaires. L'ambiance est très... masculine et si l'on ne tire pas plus vite que son ombre, on ne décalotte pas moins rapidement ! Le ton est donné. On pense beaucoup à Patton de Franklin J. Schaffner, sorti trois ans plus tôt et qui se déroule en 1943, tout comme dans la pièce de Styron. Les malades sont affectés par une guerre qu'ils n'ont pas déclarée et les médecins-chefs se conduisent comme des brutes, obsédés par la technique médicale et la tradition puritaine. Les dialogues fusent donc entre les deux clans à coups de métaphores, d'insultes et d'une folie ordinaire. Les soldats sont coupables d’avoir forniqué et leur maladie est bien méritée, considère-t-on en suivant la discipline officielle. En pleine libération sexuelle et progrès de la science, l'auteur fustige la mentalité de l’époque, peut-être en exagérant le trait, mais pour en dénoncer les excès.

Styron (qui est connu pour manier un langage haut en couleurs et porté sur le sexe) se "lâche" véritablement dans cette œuvre inclassable dont le genre permet davantage de liberté. Le lecteur imagine la représentation théâtrale avec ces acteurs en rang d'oignon qui se décalottent lors du premier acte afin que les médecins examinent les ravages de la syphilis ou de la chtouille sur leur anatomie !...

Quartier des vénériens se lit avec grand plaisir. Les personnages, bien que caricaturaux, sont fort bien ancrés dans cette histoire réaliste innervée par l'ironie féroce de l'auteur. Une vraie découverte qui devrait convaincre le lecteur de se plonger dans l'œuvre de Styron, en particulier Face aux ténèbres, terrible confession sur la dépression nerveuse survenue à la fin de sa vie.


Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 28/03/2018 )
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