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Littérature  ->  Poésie & théâtre  
 

Trafiquante de mots
Zoé Valdès   Une habanera à Paris - Poèmes d'anthologie
Gallimard - Du Monde Entier 2005 /  13 € - 85.15 ffr. / 110 pages
ISBN : 2-07-077343-4
FORMAT : 14x21 cm
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On ne présente plus Zoé Valdés, la romancière qui a fait ou refait découvrir Cuba, et en particulier la ville de La Havane à bon nombre de lecteurs. Si ses romans sont empreints de la nostalgie de la terre cubaine, il en va de même pour sa poésie. La soixantaine de poèmes composant Une habanera à Paris témoignent de cette douce souffrance de la rupture et de l’éloignement, que ce soit d’avec le pays, ou d’avec l’être aimé.

De l’enfance à l’enfantement, en passant par l’avortement, la chasteté, et les pérégrinations géographiques, le verbe valdésien se livre, dans ce recueil, avec toute sa force, pour traduire sentiments et sensations, toujours plus réellement, pour les incarner. La rêverie, l’imaginaire, et l’étrange sont également au rendez-vous, réhabilités, comme dans «Bizareries» :

«Ne refusez pas tout au bizarre,
ne lui faites pas croire qu’il est interdit. (...)
ne soyons pas des simulateurs,
imaginons-le tout nu.»


Les poèmes urbains consacrés à Paris dépeignent la capitale au fil des saisons, mais loin des clichés : la Seine y est certes «manière Monet», mais la ville est «une plaisante mise en scène / où la nature a perdu son pouvoir». En automne, «le temps vous marijuanise» et la mélancolie reprend ses droits, jusqu’à la fuite. L’absence revient toujours, sorte de leitmotiv, pour rappeler l’opposition entre homme et femme. Eros et Thanatos se mêlent pour aboutir à la mélancolie, comme dans «Tristesse érotique» : «et voilà l’amour oh que de tendre mort il renferme». Si l’érotisme est omniprésent, et parfois cru, sa raison d’être reste l’amour, selon l’aveu concluant «Chasteté, chasteté...» :

«je n’ai jamais été chaste
à quoi sert d’être chaste ?
Puisque même avec terreur
tremblant de précautions
Nous aimer est tout ce qui nous reste.»


Variés dans leur forme, ces poèmes sont empreints d’humour et de dérision, jusqu’à devenir pour certains des jeux stylistiques où Zoé Valdés se dégage des contraintes formelles et syntaxiques, un peu à la manière des adeptes de l’Oulipo. Mais, au-delà des clins d’œil savants, ce florilège des thèmes chers à la cubaine, pourrait bien être son art poétique, lui qui se clôt dans le poème «Yalodde», autre nom d’Oshún, sainte symbole de féminité, maternité et de l’imagination, par l’invocation :

«Ecoute-moi Oshún
Je hisse mes mots vers toi
Ils sont ma damnation
Ma liberté».


Amélie Rigaud
( Mis en ligne le 30/05/2005 )
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