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« Il y a un côté vertical dans mes romans »
Un entretien avec Maurice G. Dantec


Photo Maurice G. Dantec : © Tshi
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Fermement installé de l’autre côté de l’Atlantique, à Montréal, Maurice Dantec livre avec autant de verve des romans-polars SF (Babylone Babies, Les Racines du mal) que des journaux inclassables (Le Théâtre des Opérations) et e-tribunes sur l’actualité (publiées sur Surlering.com). A l’occasion de la sortie de son dernier roman, Cosmos Incorporated, il a fait un saut dans le microcosme médiatico-littéraire parisien. Parutions.com a pu rencontrer Maurice Dantec de manière plutôt informelle, à l’issue d’un dîner bien arrosé (de Coca-Cola) et a recueilli ses impressions d’un mois passé à se plier au jeu de la promotion !

Parutions.com : Quels premiers échos avez-vous reçus de la part de vos lecteurs, notamment lors de la soirée du 10 septembre à la Cigale organisée par Ring ?

Maurice G. Dantec : De manière générale, le rapport aux lecteurs est à sens unique. J’ai peu d’échos, mis à part quelques courriers et ce qui remonte via David Kersan, mon agent. Lors de la rencontre à la Cigale, il y a eu beaucoup de questions sur le « junk ADN », le sujet de la conférence que j’ai animée avec mon ami Thierry Bardini. On appelle « junk ADN » les 97% de l’ADN qui sont non codants. Les chercheurs généticiens se disent qu’il n’est pas possible que la nature ait fabriqué 97% de bruit blanc ! Il y a aussi eu quelques échanges sur la kabbale ; bizarrement, les questions étaient plutôt pointues.

Parutions.com : Quelles ont été vos impressions de la rentrée littéraire en France ?

Maurice G. Dantec : La rentrée littéraire m’intéresse peu ; je la trouve un peu pathétique. Je me suis rendu compte du manque d’intelligence, ou plutôt de véritable critique, mis à part quelques exceptions. Bizarrement, l’une des deux ou trois meilleures interviews que j’ai faites était avec deux jeunes garçons de Maximal, un magazine urbain, masculin. Ils avaient lu le livre, étaient motivés par la rencontre, ce n’était pas qu’un truc «people». Et ces pigistes avaient mieux compris le bouquin que le type du Monde des livres ! Que les vrais lecteurs viennent d’un journal masculin qui montre des filles à poil et non du Monde des livres, je ne m’y attendais pas… Il y a un problème dans le paysage critique français. Par exemple, des types de la presse littéraire disent que mon roman est infranchissable alors que mon neveu de 20 ans l’a très bien compris.

Parutions.com : Estimez-vous écrire des romans difficiles ?

Maurice G. Dantec : Non, je sais que je n’écris pas des livres a priori faciles, mais ils ne sont pas a priori difficiles non plus. Je donne l’équipement nécessaire à mon lecteur, j’essaie de le faire grimper à des altitudes où l’air est plus pur. Il y a un côté vertical dans mes romans.

Parutions.com : En tant que Français vivant à l’étranger, quelle impression avez-vous eue de la France lors de ce séjour ?

Maurice G. Dantec : Je reviens en France tous les deux ans à peu près et là, je trouve que la situation a empiré. Je vois une difficulté de vivre, entre les prix des loyers, l’absence de civisme, l’absence de respect entre les gens, l’auto-destruction de Paris par Paris… Tout a l’air d’être fait pour les rollers et les plagistes ! Bizarrement, en voulant rendre la ville plus cool, elle devient plus dure pour le Parisien lambda. La police est à la fois partout et nulle part, le métro c’est l’enfer, trouver un taxi passé une heure du matin, c’est impossible… Ca me choque parce que je vis dans une ville nord-américaine, donc sur un autre beat. Quand tu es client, c’est toi qui commandes et donc tu ne te fais pas insulter par les chauffeurs de taxi ou les serveurs.

Parutions.com : Envisagez-vous un futur Paris aussi pollué et dur à vivre que la Conurb de vos romans ?

Maurice G. Dantec : Je vois la Conurb géante dans la banlieue avec un chancre mou au milieu qui s’auto-dévore plus ou moins. C’est assez pathétique. J’ai hâte de retourner à Montréal après un mois à Paris !

Parutions.com : Quels sont vos projets littéraires ?

Maurice G. Dantec : La suite de Cosmos Incorporated est prévue pour le courant de l’été ou l’automne prochain, toujours chez Albin Michel. Le roman s’appellera Grande jonction et se déroulera une douzaine d’années plus tard, en 2069 – le centenaire de l’alunissage d’Armstrong, de la même manière que Cosmos Inc. se passait en 2057, le centenaire du lancement de Spoutnik.

Parutions.com : Quel symbole représentent ces dates pour vous ?

Maurice G. Dantec : A cette date, la conquête spatiale sera terminée, la Terre et l’espace seront séparés. Il n’y aura plus moyen d’explorer l’espace, du moins pas de la manière que nous connaissons. Mais je me réserve la possibilité d’imaginer autre chose…


Propos recueillis par Andréa Davoust le 19 septembre 2005
( Mis en ligne le 23/09/2005 )
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