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Coupable Secret
Louise Doughty   Portrait d’une femme sous influence
Seuil - Points 2015 /  8.10 € - 53.06 ffr. / 430 pages
ISBN : 978-2-7578-4424-3
FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm

Première publication française en février 2014 (Belfond)

Pascale Haas (Traducteur)

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Il est des destins de femmes à qui tout réussit et d'autres où tout se fracasse pour un mauvais choix, un regard, une tentation. Portrait d’une femme sous influence, le septième roman de Louise Doughty, est de la seconde catégorie. Ce roman est un drame judiciaire effroyable sur la chute d’une femme, écrit sans complaisance, avec précision et brio.

Yvonne Carmichael, une généticienne émérite de 52 ans, rencontre un inconnu dans les couloirs de Westminster où elle vient assister à des commissions parlementaires pour donner son avis de spécialiste ; elle ne sait rien de lui mais, mus par une attraction mutuelle puissante, ils se retrouvent dans la chapelle d’une crypte sous Westminster pour un moment torride. Pourtant Yvonne a une belle maison, forme un couple uni avec Guy, son mari lui aussi scientifique. Leur couple a certes traversé des épreuves, l'infidélité de Guy et la maladie mentale de leur fils... Mais survivront-ils aux forces déchaînées par l’attirance d’Yvonne pour cet homme nommé X qui se dit consultant à la sécurité de Westminster. ? Dés l’instant où elle cède, sa vie devient hors de contrôle : «toi mon amant qui aimais faire l’amour à l’extérieur et inventer des histoires dramatiques pour se sentir moins ordinaire».

Est-ce l’explosion palpitante d’un caractère passionné tenu longtemps en échec par le devoir et la bienséance ou est-ce la lassitude morale qui l'ont conduite à ces quelques mois de liaison passionnée ? Grâce à sa notoriété, elle fait passer des examens à des étudiants doctorants. Là, elle fait la rencontre de Georges qui va l’importuner sérieusement. Cette agression appelle la vengeance, de concert avec X, et c’est le début des ennuis. Nous savons l’issue de l’histoire dès le prologue : «et dans le box lambrissé de bois, derrière l’épaisseur des vitres en verre trempé, il y a toi mon coaccusé».

Yvonne raconte son histoire depuis le tribunal où elle comparaît pour complicité de meurtre. Elle nous narre son histoire en s’adressant à son amant (dont elle a déduit qu’il est un espion jusqu’à ce que le juge établisse la vérité, plus prosaïque) principalement par un monologue intérieur, parfois par des lettres écrites au milieu de la nuit sur son ordinateur mais jamais envoyées.

Louise Doughty contrôle la progression de la narration qui passe de la bluette au thriller, en distillant les informations de sorte que nous sommes à la moitié du livre avant d’apprendre de quel meurtre est accusée Yvonne, et le nom de son amant. Chaque version du procès est présentée en fragments par les témoins et les avocats de la Cour. Un procès pénal n’est que la présentation d’une série d’histoires racontées sous des angles différents.

Le lecteur, qui en sait plus sur les faits que son mari et les avocats, est du côté de l’héroïne. Un portrait de femme pour un roman qui force aussi l'introspection. L’auteur nous fait nous poser les bonnes questions sur nous-mêmes, sur nos relations, sur nos choix. Une telle aventure pourrait-elle nous arriver ? «Si nous sommes victimes de nos désirs, rien de tout cela n’est notre faute (…) Nous sommes libérés de la honte et la culpabilité. Nous sommes innocents».

Ce n’est pas une lecture confortable mais elle est convaincante : «j’ai cessé d’aimer la façon que j’avais eu de supporter, au fil des années le dur travail que j’avais accompli, les sacrifices que j’avais consentis, ma capacité à élever deux enfants quels que soient les compromis».


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 29/06/2015 )
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