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Souvenirs d’Afrique
Alexandra Fuller   Larmes de pierre - Une enfance africaine
Le Livre de Poche 2017 /  7,90 € - 51.75 ffr. / 413 pages
ISBN : 978-2-253-09852-2
FORMAT : 10,9 cm × 18,0 cm

Anne Rabinovitch (Traducteur)

Première publication française en avril 2002 (Calmann-Lévy)

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Bobo est un petit nénuphar, née en Afrique, sevrée en Angleterre et revenue en terre africaine pour grandir, y creuser ses racines et pousser sous le ciel particulier d'un continent sauvage, animal, giflé et raturé par les hommes, leurs conflits, leurs régimes ubuesques, fussent-ils colons ou post-coloniaux... «J'avais été conçue en Afrique, mas j'avais passé ma petite enfance dans l'Angleterre urbaine (tel un légume délicat qui pousse en serre, à l'abri des insectes et de l'excès de soleil, dangereux à un âge aussi tendre). J'avais la constitution d'un missionnaire.»

Bobo, c'est le petit nom qu'Alexandra Fuller conserve de l'Atlantide de ses souvenirs, surnom qu'elle fait émerger dans un récit mêlant la justesse autobiographique et le panache romanesque. Car on est touché mais on rit à la fois en lisant cette belle prose, entraînante et nostalgique. Entraînante parce que cette famille anglaise, porteuse des restes de l'héritage victorien, détonne toujours dans la dureté ambiante de la Savane, la valse des noms, qui touche ces bouts de terre partagés au congrès de Berlin et jamais rapiécés depuis... On s'y perd : Kenya, Rhodésie devenue Zimbabwe, Malawi autrefois appelé Nyassaland...

Dureté de l'histoire donc, transportant ces Etats d'artifice du statut de colonies en perpétuelle guerre civile à des dictatures d'un tout aussi navrant acabit. Les Fuller eux-mêmes sont formés à la guerre, totalement imprégnés de ce que l'on a peine à appeler un racisme ordinaire, banal, comme une seconde peau cousue de haine et d'incompréhension... Dureté d'une famille ravagée par les deuils successifs d'enfants trop fragiles pour pareille atmosphère, par l'alcoolisme d'une mère tombée finalement en folie. Ce qui n'empêche pas de souder cette smala de colons et de délester quelques décades plus tard Alexandra Fuller de ses larmes de pierre, larmes lourdes du poids d'une jeunesse révolue, certes dure mais à l'incomparable saveur : «Enfant, j'ignore que l'Afrique a une odeur (parce que je n'ai aucun souvenir d'un autre endroit) ; une odeur chaude, sucrée, âcre, salée, aigre-douce. Elle évoque le thé noir, le tabac fraîchement coupé, le feu qu'on vient d'allumer, la sueur rance, l'herbe nouvelle».

Ce récit est donc à découvrir pour le plaisir littéraire autant que pour sa valeur documentaire.


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 10/07/2017 )
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