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Mon père, cet anti-héros
Ianthe Brautigan   La Mort n'est pas contagieuse
Page à page 2019 /  19,90 € - 130.35 ffr. / 240 pages
ISBN : 978-2-37527-047-9
FORMAT : 13,1 cm × 20,1 cm

Céline Leroy (Traducteur)
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Richard Brautigan (1935-1984) était l'un des derniers représentants (bien que périphérique) de la Beat Generation instiguée par Jack Kerouac au début des années 50. Entre libération sexuelle, pacifisme, ultra-gauche et redécouverte de l'Amérique profonde, l'auteur de La Pêche à la truite en Amérique s'accommoda de ses diverses influences en ralliant une combinaison inédite, celle de Lautréamont et William Burroughs ; c'est dire l'originalité de son œuvre. Entre fiction absurde et poésie en prose, Brautigan a également démontré que le genre romanesque permettait des libertés narratives surprenantes.

Fort d’un succès littéraire et commercial durant les années 60 et début 70, il décide de vivre comme un bohème proche de la nature, continuant d’écrire son œuvre (romans et poésies), fréquentant écrivains et acteurs hollywoodiens, mais se détruisant à petit feu en ingérant notamment des doses massives d’alcool. Dépressif et nostalgique de son succès passé, il se suicide en 1984, dans son salon au moyen d’un magnum 44 avec lequel, raconte sa fille, il s’amusait à viser les murs de sa cuisine...

Ianthe, sa fille née en 1960, a effectué, depuis la mort de son père, une longue introspection qui a abouti à ce livre écrit en 2000. Les éditions Page À Page éditent ce récit avec une traduction française, 19 ans après sa première publication. Logiquement, le suicide du père (qui hante les 236 pages du récit) a bouleversé la vie de la jeune fille, d’autant plus qu’elle était proche de lui et que ce dernier lui témoignait une grande affection malgré son divorce et la distance, qui souvent les ont éloignés l’un de l’autre.

Ianthe enquête, rêve, se rend sur les lieux de son enfance pour retrouver l’âme de l’écrivain défunt. Entre cauchemars, hallucinations, souvenirs précis et thérapie familiale, le livre se perd dans des méandres où la littérature n’a guère sa place. Si la tristesse et la justesse du projet peuvent émouvoir le lecteur, il est malheureusement évident que ce document, sans le talent littéraire attendu, a peu d’intérêt, autre qu’anecdotique. Pire, le lecteur assiste parfois, indifférent, à un déversement larmoyant peu pertinent.

La fille de l’écrivain évoque un père attentionné certes, mais davantage préoccupé par la littérature, la camaraderie, les femmes et l’alcool que l’éducation de sa fille – même s’il est loin de la délaisser ou de ne pas s’en soucier. Mais Iante Brautigan, en souhaitant évoquer son père et le traumatisme que sa mort a eue sur sa jeunesse, délaisse l’écrivain (il n’est jamais question de littérature, ni des œuvres de Brautigan dans ce récit) au profit de l'homme à la dérive, prisonnier de l'écart entre son rôle de père et celui d’intellectuel marginal. La sensibilité (pour ne pas dire la sensiblerie) de Ianthe laisse place parfois à une confession inappropriée (voire impudique) d’éléments personnels dont le lecteur n’a que faire (contrairement à un bon psychanalyste). Comme souvent dans ce type d’évocation, l’auteur joue la carte de l’émotion et du pathétique à défaut d’écrire un récit plus solide et objectif sur un drame personnel.

Cet hommage au père est donc davantage une introspection à vocation thérapeutique qu’un récit littéraire, ce qui rend la lecture quelque peu caduque. Brautigan reste cet écrivain secret et déprimé qui s’est donné la mort sans autre explication que son mal de vivre et sa dépendance à l’alcool.


Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 08/01/2020 )
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